Les participants, dont beaucoup brandissaient des drapeaux espagnols rouge et jaune, ont réclamé la démission de Pedro Sanchez, certains exhibant un portrait du Premier ministre barré de la mention «traître». Quelque 30'000 personnes ont participé au rassemblement place de Cibeles à Madrid, selon les estimations de la délégation du gouvernement central dans la capitale espagnole. Les organisateurs ont avancé le chiffre de 700'000 personnes.
La manifestation, organisée à l'appel d'organisations de droite de la société civile, a reçu le soutien du Parti populaire (PP), principal parti d'opposition, et de la formation d'extrême droite Vox, 2023 étant une année électorale cruciale pour l'Espagne. La droite est outrée par la décision du gouvernement d'abolir le délit de sédition, principal chef d'inculpation ayant visé neuf dirigeants indépendantistes catalans condamnés à des peines de prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Ce délit de sédition a été remplacé par un autre délit passible de peines de prison moins lourdes.
Loi contre les violences sexuelles
Les conservateurs critiquent également une loi contre les violences sexuelles qui alourdit les peines pour viol tout en allégeant les sentences pour les autres délits sexuels. S'adressant à la presse au début du rassemblement, le dirigeant de Vox, Santiago Abascal, a dénoncé «le pire gouvernement de l'histoire» qui a «divisé les Espagnols et libéré les violeurs et les auteurs des coups d'Etat».
Le président du PP, Alberto Nunez Feijoo, qui a tenté de faire évoluer le Parti Populaire vers le centre depuis son accession à sa tête en avril, n'a pas assisté au rassemblement tout en encourageant les membres du PP à y participer. La plupart des sondages donnent le PP vainqueur aux élections générales prévues à la fin de l'année, mais ils montrent aussi que les conservateurs auront besoin du soutien de Vox pour gouverner.
Dépourvu de majorité parlementaire, le gouvernement de Pedro Sanchez a été obligé depuis sa formation de négocier avec les indépendantistes basques et catalans pour faire adopter ses lois, ce qui a suscité la colère de la droite.
(ATS)