L’émissaire du président américain Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a déclaré samedi à l’AFP que le conflit au Soudan avait provoqué «la plus grande crise humanitaire au monde» et dénoncé des «atrocités inacceptables». Depuis son déclenchement en avril 2023, le conflit entre l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes.
Fin octobre, les FSR se sont emparées d'El-Facher au terme d'un siège de 18 mois, prenant ainsi le contrôle total de la vaste région du Darfour (ouest). La prise de cette ville a été accompagnée d'informations faisant état de multiples exactions contre des civils.
«Le conflit au Soudan, du point de vue humanitaire, est aujourd'hui la plus grande crise humanitaire au monde, et la plus grande catastrophe humanitaire mondiale», a déclaré Massad Boulos à l'AFP lors d'un entretien à Doha. «En particulier ce qui s'est passé à El-Facher ces deux ou trois dernières semaines. Nous avons tous vu ces vidéos, ces rapports. Ces atrocités sont absolument inacceptables. Cela doit cesser très rapidement.»
Trêve humanitaire prioritaire
Massad Boulos a indiqué que les Etats-Unis et leurs partenaires médiateurs appelaient les deux camps à s'entendre sur une «trêve humanitaire de trois mois». «Nous les exhortons à accepter cette proposition et à la mettre en œuvre immédiatement», a-t-il dit.
En septembre, les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l'Egypte avaient conjointement appelé à une trêve humanitaire, suivie d'un cessez-le-feu permanent et d'une transition vers un pouvoir civil, tout en estimant qu'aucune des parties en guerre ne devrait participer à cette transition.
Massad Boulos a déclaré que les Etats-Unis espéraient, avec leurs partenaires, «parvenir à une avancée dans les semaines à venir» sur ce plan plus large incluant une transition vers un gouvernement civil. «La priorité absolue reste pour l'instant l'aspect humanitaire et la trêve humanitaire», a-t-il précisé. Le gouvernement soudanais, aligné sur l'armée, a indiqué vouloir poursuivre la guerre à l'issue d'une réunion consacrée à la proposition de cessez-le-feu. Les FSR ont affirmé accepter la trêve humanitaire, tout en poursuivant leur offensive.