Les Occidentaux vont présenter ce mercredi un plan d'engagements à long terme pour la sécurité de l'Ukraine. Volodymyr Zelensky, qui a vertement reproché aux dirigeants des pays de l'OTAN leur manque de volonté d'intégrer l'Ukraine, a dîné mardi soir avec ces derniers, peu après avoir été acclamé par une foule rassemblée dans le centre-ville de Vilnius.
Le dirigeant ukrainien aura mercredi des entretiens avec les leaders. Pour tenter de le rassurer, les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) devraient publier une déclaration commune sur le soutien à Kiev dans les années à venir, afin de l'aider à combattre la Russie et à contrer de futures agressions.
«Alors que l'Ukraine réalise des progrès stratégiques dans sa contre-offensive (...), nous augmentons nos efforts pour protéger l'Ukraine à long terme», a déclaré le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. «Nous ne voulons pas voir se répéter ce qui s'est passé en Ukraine. Cette déclaration réaffirme notre engagement à veiller à ce que l'Ukraine ne soit plus jamais vulnérable au type d'agression que celle commise par la Russie», a-t-il ajouté.
La déclaration commune constituera un cadre pour la conclusion ultérieure d'accords bilatéraux entre ces pays et Kiev, détaillant les armes qu'ils fourniront. Le président américain Joe Biden a déjà proposé à l'Ukraine un modèle similaire à celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s'est engagé à fournir à ce pays une aide militaire de 3,8 milliards de dollars par an sur une période de dix ans.
Un délai «absurde» pour une adhésion de l'Ukraine
Les bailleurs de fonds occidentaux ont déjà envoyé des armes d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'Ukraine pour l'aider à lutter contre l'invasion russe. Mardi, l'Allemagne a déclaré qu'elle fournirait davantage de chars, de missiles de défense Patriot et de véhicules blindés, pour une valeur de 700 millions d'euros supplémentaires. La France a annoncé l'envoi en Ukraine de missiles à longue portée Scalp, et une coalition de 11 nations a indiqué qu'elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain.
Mais, ces promesses, quoique nécessaires aux troupes ukrainiennes, ne répondent pas aux aspirations de Volodymyr Zelensky, qui souhaitait placer Kiev sous le parapluie de la défense collective de l'OTAN. Les dirigeants des pays membres de cette alliance militaire ont promis, au premier jour de leur sommet, que «l'avenir de l'Ukraine» était «dans l'OTAN», et raccourci le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l'organisation.
«Nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies», indique un communiqué.
Une déclaration qui ne va pas beaucoup plus loin que l'engagement formulé en 2008 au sujet d'une future adhésion. Les États-Unis, première puissance militaire, s'inquiètent d'être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie.
Avant même la publication du communiqué de l'OTAN, Volodymyr Zelensky avait qualifié d'«absurde» le fait de ne pas fixer de délai pour une adhésion. «L'incertitude est une faiblesse», avait-il tonné. Afin de convaincre Volodymyr Zelensky que son pays se rapproche de l'Alliance, une première réunion d'un conseil Ukraine-OTAN aura lieu à Vilnius. Ce qui permet au dirigeant ukrainien de s'asseoir autour de la table pour fixer l'ordre du jour des pourparlers avec l'Alliance, même s'il est encore loin d'être membre du club.
En marge de cette réunion, Volodymyr Zelensky rencontrera plusieurs dirigeants, dont Joe Biden, afin d'obtenir un soutien accru.
Plus tard, le président américain prononcera également un discours à l'université de Vilnius, dans lequel il exposera l'engagement de Washington à défendre chaque centimètre carré du territoire de l'OTAN.
(AFP)