La commission électorale a affirmé que plus de 11 millions de cas de fraude avaient été détectés dans ces élections lors desquelles la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) d'Aung San Suu Kyi avait battu l'opposition favorable aux militaires.
La NLD «a tenté de prendre le pouvoir au détriment des autres partis et candidats en se servant abusivement des restrictions liées au Covid», a déclaré le président de la commission électorale, Thein Soe. Cela «n'a pas été libre et juste, c'est pourquoi le résultat des élections de 2020 est annulé», a-t-il ajouté.
Aucune annonce de nouvelles élections
Thein Soe n'a pas indiqué quand de nouvelles élections seraient organisées dans le pays de 54 millions d'habitants. La junte avait précédemment affirmé qu'elle tiendrait de nouvelles élections dans les deux ans, mais elle a aussi menacé de dissoudre la NLD.
Aung San Suu Kyi est incarcérée depuis le coup d'Etat. Elle fait face à un éventail d'accusations allant de l'infraction aux restrictions sanitaires à l'importation illégale de talkies walkies, qui pourraient lui valoir plus de 10 ans de prison.
Le coup d'État et le Covid-19 laissent le pays exsangue
La Birmanie vit dans le chaos depuis le coup d'Etat, et selon une ONG locale plus de 900 personnes ont perdu la vie dans la répression. Un regain d'épidémie de Covid-19 a également fait des ravages dans le pays, alors que des médecins pro-démocratie ont déserté les hôpitaux.
L'économie birmane devrait chuter de 18% en 2021, a indiqué la Banque mondiale lundi, en raison des troubles qui ont suivi le coup d'Etat et d'une troisième vague de Covid-19.
La NLD avait vu sa popularité augmenter lors des élections de 2020 par rapport à celles de 2015. Dans un rapport sur les élections de 2020, l'ONG Réseau asiatique pour des élections libres avait estimé que celles-ci avaient été «dans l'ensemble représentatives de la volonté populaire».