Rassemble la social-démocratie
Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve s'affichent pour rassembler la social-démocratie en vue de 2027

Raphaël Glucksmann se rapproche de Bernard Cazeneuve lors d'un rassemblement à Pontoise. Ce revirement inattendu de l'eurodéputé suscite des critiques au sein de la «gauche unitaire» et relance le débat sur la stratégie pour 2027.
Publié: 21:15 heures
Partager
Écouter
Selon Bernard Cazeneuve, Raphaël Glucksmann peut incarner la candidature de 2027, mais il n'est pas le seul.
Photo: AFP
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

La gauche social-démocrate s'est affichée dimanche à Pontoise (Val-d'Oise) autour de l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et du leader de Place publique Raphaël Glucksmann, dans l'optique de la présidentielle de 2027, et en opposition à la primaire voulue par la gauche «unitaire».

Alors que cette dernière, du PS aux Ecologistes, s'est réunie la veille à Trappes pour défendre une candidature commune à gauche, la sphère social-démocrate veut également affirmer ses ambitions pour 2027. Et bien que les unitaires, et le PS en particulier, pressent Raphaël Glucksmann de se joindre à eux, l'eurodéputé, bien placé à gauche dans les sondages, a toujours refusé.

Il a fait le choix de se rendre à l'invitation de l'ancien Premier ministre, en présence aussi de l'ancien président François Hollande et de la présidente de la région Occitanie Carole Delga, dans le cadre d'un rassemblement présenté comme celui de «la gauche réformiste», pour préparer la prochaine présidentielle face à la menace de l'extrême droite.

«Nous n'avons plus le droit de jouer»

«Notre conversation n'est qu'un début», a assuré Raphaël Glucksmann, car «nous n'avons plus le droit de jouer. Rien ne nous garantit que dans un, deux ou trois ans, nous vivrons encore dans un continent en paix et en démocratie».

Point commun de ce rassemblement, où se trouvaient aussi l'ancien ministre François Rebsamen et le prix Nobel d'économie Philippe Aghion: l'aversion revendiquée pour La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui prépare plus que jamais sa quatrième campagne présidentielle et a tenu le même jour un meeting près de Tours.

Un revirement inattendu

Jusqu'à présent, Raphaël Glucksmann s'était tenu éloigné de Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS en 2022 après l'alliance du parti à la rose avec La France insoumise et fondé son mouvement «La Convention». L'ex-Premier ministre avait pourtant lancé à plusieurs reprises un appel au rassemblement des sociaux-démocrates, proposant de fusionner son mouvement avec Place publique. Une invitation restée lettre morte.

Ce dimanche, «ça bouge» mais la fusion n'est «pas à l'ordre du jour», a tempéré l'entourage de Raphaël Glucksmann. L'eurodéputé veut incarner «une offre politique nouvelle» mais aussi s'ancrer politiquement en «embrassant l'héritage politique» de la social-démocratie, explique-t-on dans son entourage pour justifier sa présence.

La primaire à gauche fait débat

«Raphaël a du talent. Il peut incarner cette candidature pour 2027, comme des tas d'autres», a affirmé Bernard Cazeneuve. Mais la présence de Raphaël Glucksmann aux côtés de Bernard Cazeneuve et François Hollande «ça dit quelque chose de sa ligne. Il n'a pas choisi le coeur de la gauche», a critiqué la députée ex-insoumise, Clémentine Autain, qui fait partie des «unitaires».

«
Aujourd'hui, la priorité c'est de reconstituer une force de gauche de gouvernement
Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre français
»

Olivier Faure, le patron des socialistes concède, sous forme de critique déguisée, que Raphaël Glucksmann a «le droit de vouloir incarner ce qu'il veut, si ça lui convient le mieux». Mais pour Carole Delga, opposante interne à Olivier Faure, ce dernier n'a «pas la moitié des socialistes» pour le soutenir dans l'idée d'une primaire, qui devra être validée par les militants.

Pour Bernard Cazeneuve, la primaire est «une opération des appareils fatigués». «Aujourd'hui, la priorité c'est de reconstituer une force de gauche de gouvernement. J'appelle Olivier Faure à la reconstituer avec nous tous», a-t-il plaidé devant la presse.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus