Plan d'économies
Bardella évoque un rachat de dette française par la BCE

Jordan Bardella, président du RN, évoque une discussion inévitable avec la BCE sur la dette française. Dans un entretien à «The Economist», il suggère que la BCE pourrait racheter une partie de la dette de Paris, tout en proposant un plan d'économies de 100 milliards.
Publié: 13:38 heures
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Le président du Rassemblement national Jordan Bardella espère une discussion avec la BCE sur la dette française.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

La France «n'évitera pas une discussion avec la Banque centrale européenne», estime Jordan Bardella dans un entretien jeudi à l'hebdomadaire britannique «The Economist», où le président du RN suggère que l'institution de Francfort «pourrait» racheter une partie de la dette de Paris.

Favori des sondages à 18 mois de l'élection présidentielle au même titre que Marine Le Pen, Jordan Bardella se prépare déjà à d'âpres négociations avec l'institut d'émission. «Je pense qu'on n'évitera pas une discussion avec la BCE sur la dette française», déclare-t-il, jugeant que l'institution – aujourd'hui dirigée par la Française Christine Lagarde – «pourrait faire du 'quantitative easing'», c'est-à-dire «rachete(r) de la dette» comme «elle l'a fait par le passé».

Un levier à activer

Depuis la crise financière de 2008 et surtout à partir de 2015, le BCE a en effet multiplié les rachats d'obligations d'Etats européens, jusqu'à en détenir plus de 5000 milliards d'euros. Un montant qui a commencé à décroître depuis le début de l'année, avec l'arrêt de ces programmes dits «d'assouplissement quantitatif».

Mais pour Jordan Bardella, la situation de la France (plus de 5% de déficit, plus de 115% de dette rapportés au PIB) justifie d'activer à nouveau ce levier. Parce que «si l'économie française craque, c'est toute la zone euro qui craque». En contrepartie, le RN donne des gages, avec sa conversion en cours à la «règle d'or» budgétaire des 3% de déficit et son plan d'économies drastiques de 100 milliards d'euros en cinq ans.

Bras de fer

Chiffrage contesté, qui repose en partie sur un rabais de la contribution versée à l'Union européenne, dont la hausse continue «est une folie» du point de vue du jeune leader d'extrême droite. Pour autant «je ne suis pas pour la sortie de l'UE», assure-t-il, tout en critiquant l'institution bruxelloise qui est à ses yeux «l'amicale de défense des intérêts de l'Allemagne».

Malgré cette volonté affichée d'engager le bras de fer, Jordan Bardella se décrit comme un «pragmatique en économie», qui «essaie de développer des positions qui sont plutôt pro-business», convaincu que «si on ne crée pas de richesse, on ne pourra pas affronter le mur de la dette». 

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