La Russie chercherait à mettre en scène des mouvements de protestation en Ukraine, selon le média en ligne allemand «GMX News». L'idée: cibler plus particulièrement des femmes, les recruter et les payer pour participer à des manifestations dans les grandes villes du sud et de l'est de l'Ukraine, mais aussi dans la capitale Kiev. Une stratégie qui permet à Moscou de faire pression sur les dirigeants ukrainiens durant les pourparlers pour la paix.
«La Fédération de Russie tente d'exploiter la souffrance et la vulnérabilité humaines», met en garde sur Telegram le délégué ukrainien aux droits de l'homme, Dmytro Lubinets. Selon lui, l'objectif est d'attiser la colère, de décupler les émotions et de déstabiliser l'Ukraine.
Une stratégie russe bien connue
Depuis 2022 déjà, des proches de prisonniers de guerre protestent pour leur libération. Le think tank américain «Institute for the Study of War» voit dans ces manifestations une tentative de décrédibiliser et affaiblir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Une stratégie que la Russie poursuit depuis longtemps. En effet, elle a déjà utilisé des tactiques similaires par le passé, comme lors des manifestations pacifiques en Allemagne de l'Ouest dans les années 1980, ou actuellement en Moldavie. Ce n'est pas une première non plus dans la guerre en Ukraine. Ainsi, en 2023, les services secrets ukrainiens avaient déjà identifié une campagne de désinformation russe visant à saper le gouvernement Zelensky.
La population ukrainienne en colère
La population ukrainienne se sentirait de plus en plus abandonnée par son gouvernement. C'est particulièrement le cas des proches des prisonniers de guerre. Car bien que des prisonniers russes et ukrainiens sont régulièrement échangés, seule une petite partie d'entre eux rentre à la maison. C'est pourquoi cette tactique russe pourrait rencontrer un écho favorable.
Kiev est confronté à un dilemme: agir trop durement contre les manifestations risque de renforcer l'influence de la propagande russe auprès de la population. Le succès de la stratégie de Moscou ne dépend donc pas seulement de l'action russe, mais aussi de la réaction des dirigeants ukrainiens.