«Regret et profonde tristesse»
Les scouts britanniques vont refuser les filles trans

L'association britannique Girlguiding et les Women's Institutes cessent d'accepter les filles et femmes transgenres. Cette décision fait suite à un jugement de la Cour suprême définissant une femme selon son sexe biologique.
Des jeunes filles scouts au Jubilé à la messe célébrée, place Saint-Pierre, au Vatican, le 27 avril 2025. (Image d'illustration)
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

L'association britannique de scoutisme féminin et un réseau d'organisations féminines ont annoncé qu'elles cesseraient d'accepter des filles ou femmes transgenres parmi leurs membres pour se conformer à une décision de la Cour suprême. Girlguiding, qui compte quelque 300'000 «guides» âgées de 4 à 18 ans, a indiqué mardi qu'elle n'intégrerait désormais que des membres dont le sexe biologique de naissance est féminin, une «décision difficile» qu'elle a prise «le cœur lourd».

La fédération nationale des Women's Institutes, organisations de femmes implantées au niveau local, a également annoncé mercredi qu'elle n'accepterait plus de femmes trans à partir d'avril 2026, avec «le plus grand regret et une profonde tristesse», selon sa présidente Melissa Green. Les deux associations disent devoir se conformer au jugement de la Cour suprême britannique, qui a statué en avril que la définition légale d'une femme repose sur le sexe biologique. Une décision qui a des conséquences sur l'accès des personnes trans aux hôpitaux, aux associations ou clubs sportifs.

Les administratrices de Girlguiding disent avoir agi après réception d'«avis d'experts juridiques» et une consultation des membres. Mais selon la BBC, l'association était menacée de poursuites de la part d'un parent qui estimait qu'elle ne respectait pas la décision de la haute juridiction.

«Trahir leurs propres valeurs»

Ce changement ne s'appliquera pas pour l'instant aux «guides» actuelles. L'organisation dit ne pas collecter d'informations sur le genre et donc ne pas savoir combien de ses membres sont transgenres. La fédération nationale des Women's Institute, de son côté, «accueillait fièrement des femmes trans depuis plus de 40 ans».

Peu après la décision de la Cour suprême, le régulateur britannique en charge de l'égalité (EHRC) a publié des directives provisoires interdisant aux personnes trans l'utilisation d'espaces non mixtes comme les toilettes, les vestiaires, ou certains espaces des hôpitaux. Elle a remis sa version finale en septembre à la ministre de l'Egalité, Bridget Phillipson, qui n'a pas encore pris de décision sur ce sujet sensible, laissant entreprises et organisations dans le flou.

L'organisation Trans+ Solidarity Alliance a fait part de ses inquiétudes pour la liberté d'association au Royaume-Uni, regrettant que «des groupes qui ont accueilli des membres trans depuis des générations» soient «à la merci de poursuites judiciaires qui les contraignent à trahir leurs propres valeurs».


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