Le gouvernement panaméen a demandé jeudi à la Cour suprême de dissoudre le plus grand syndicat du pays, qu'il accuse d'actes mafieux et de blanchiment d'argent, après que ce syndicat a organisé des manifestations contre le gouvernement de droite du président José Raúl Mulino.
«Suntracs est lié à des activités de blanchiment d'argent» et sa direction «a géré l'organisation avec des méthodes mafieuses» pour s'enrichir personnellement, «en utilisant la défense du droit du travail comme façade», a accusé la ministre du Travail Jackeline Muñoz lors d'une conférence de presse, tout en annonçant que le gouvernement avait sollicité la Cour suprême pour dissoudre Suntracs.
Le puissant syndicat de la construction Suntracs mène une lutte acharnée contre le gouvernement panaméen sur plusieurs fronts, dont une réforme des retraites. Des grèves ont concerné entre avril et mai des travailleurs de la construction, des ouvriers du secteur de la banane mais aussi des enseignants.
Le président Mulino a qualifié ce syndicat de «mafia». Plusieurs de ses dirigeants ont été arrêtés, tandis que le chef de cette organisation de gauche, Saúl Méndez, a demandé l'asile à l'ambassade de Bolivie pour éviter d'être arrêté. La Paz n'a pas encore formulé de réponse.