Dans la liste dévoilée mercredi à Genève par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se trouvent des ressortissants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, symbole de l'importance de ce mécanisme. L'institution a dit avoir établi une diversité en termes de disciplines scientifiques, de régions et de sexe.
Le mandat du SAGO sera indispensable «pour empêcher de nouvelles pandémies», affirme le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. Des consultations sont désormais ouvertes pendant deux semaines. L'organisation validera ensuite les 26 experts qu'elle a désignés.
Parmi eux figure notamment une Néerlandaise qui faisait partie des scientifiques internationaux qui ont mené des investigations il y a quelques mois en Chine. Au total, plus de 700 personnes avaient contacté l'OMS pour faire partie du SAGO. Celui-ci va rassembler des épidémiologistes et des spécialistes de santé animale, écologie, virologie, sécurité alimentaire ou encore de santé publique.
Kathrin Summermatter dirige le centre de biosécurité à l'Institut des maladies infectieuses de l'Université de Berne. Elle a par le passé évalué pour l'OMS la sécurité de certains laboratoires chinois, américains et russes pour la recherche sur certains virus. Dans les médias, elle a estimé à plusieurs reprises «très improbable» le scénario d'une fuit du coronavirus depuis un laboratoire chinois.
La Chine pas très favorable à la 2e mission
Des conclusions auxquelles était arrivée la mission conjointe d'experts internationaux et chinois qui s'étaient rendus il y a quelques mois à Wuhan, d'où la pandémie a été identifiée. Mais certains gouvernements, dont les Etats-Unis, ont relayé leurs doutes et Tedros Adhanom a précisé que tous les scénarios étaient encore sur la table.
Malgré les appels à Pékin à partager toutes ses données, la Chine dénonce elle une politisation de la crise et estime que de nouvelles investigations devraient porter sur d'autres pays, comme les Etats-Unis. L'ambassadeur chinois auprès de l'ONU à Genève, Chen Xu, a encore relayé cette approche mercredi.
Face à ces tensions, l'OMS avait décidé il y a plusieurs mois de lancer un nouveau groupe consultatif plus permanent. Le SAGO devra notamment conseiller l'OMS pour établir un cadre mondial pour des études sur les origines du coronavirus. Il recommandera quelles missions doivent être menées dans certains pays.
(ATS)