120 blessés
Une manifestation contre la politique sécuritaire a dégénéré à Mexico

Une manifestation contre la politique sécuritaire du gouvernement mexicain a dégénéré samedi à Mexico, faisant plus de 120 blessés. Née de l’émotion suscitée par l’assassinat d’un maire opposé aux cartels, la mobilisation, portée par les jeunes, a viré aux heurts.
Publié: 08:16 heures
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Les manifestants, principalement les jeunes, ont critiqué la politique sécuritaire de Claudia Sheinbaum face aux cartels.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
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AFP Agence France-Presse

Des heurts ont éclaté samedi à Mexico lors d'un rassemblement contre la politique de sécurité du gouvernement face aux violences des cartels, faisant une centaine de blessés parmi les policiers et une vingtaine parmi les manifestants.

Ces affrontements ont eu lieu à la suite de différents défilés rassemblant des milliers de protestataires à l'appel du «Mouvement du Sombrero», issu de l'assassinat récent d'un maire connu pour son combat contre le crime organisé, ainsi que de représentants de la «Génération Z» (les moins de 30 ans).

L'AFP a constaté sur place la présence de participants de tous âges. Des protestataires, pour certains encagoulés, ont renversé des barrières métalliques protégeant le palais présidentiel et ont jeté des pavés en direction des forces anti-émeutes, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Pacifique au départ

«Pendant de nombreuses heures, cette mobilisation s'est déroulée de manière pacifique, jusqu'à ce qu'un groupe d'individus encagoulés commence à commettre des actes violents», a expliqué en conférence de presse le secrétaire à la Sécurité de la capitale, Pablo Vazquez.

Le responsable a fait état de 100 policiers et de 20 manifestants blessés, précisant que 40 agents des forces de l'ordre avaient été pris en charge à l'hôpital pour des coups et des coupures. De plus, 20 personnes ont été interpellées pour vol et blessures, tandis qu'une enquête a été ouverte concernant l'agression d'un journaliste du média La Jornada, par des policiers selon son employeur, a ajouté M. Vazquez.

La présidente Claudia Sheinbaum, au pouvoir depuis le 1er octobre 2014, a conservé une cote de popularité supérieure à 70% durant sa première année de mandat, mais sa politique sécuritaire est critiquée en raison de meurtres très médiatisés, principalement dans l'Etat du Michoacán.

Drapeaux One Piece et sombreros

Samedi, plusieurs manifestants portaient des sombreros semblables à celui rendu célèbre par Carlos Manzo, le maire d'Uruapan, dans l'Etat du Michoacán (ouest), assassiné le 1er novembre. Il s'était fait connaître pour sa traque des criminels. Des banderoles portant des messages tels que «nous sommes tous Carlos Manzo» étaient déployées aux côtés du drapeau pirate emblématique du manga japonais One Piece, devenu un symbole de la contestation des jeunes à travers le monde, de Madagascar aux Philippines en passant par le Pérou. Outre M. Manzo, Bernardo Bravo, dirigeant des producteurs de citrons de cette même région agricole, a été abattu fin octobre.

Les affrontements ont eu lieu devant le Palais national de Mexico, la résidence présidentielle située sur Zocalo, la principale place d'Amérique latine. «Vous auriez dû protéger Carlos Manzo comme ça!», ont crié certains manifestants aux forces de l'ordre qui ont actionné des extincteurs et tiré des grenades lacrymogènes. «C'est l'un des gouvernements les plus corrompus que nous ayons eus», a dénoncé Valentina Ramirez, une étudiante interrogée par l'AFP. «C'est un narco-gouvernement vendu qui veut défendre les corrompus et les cartels au lieu du peuple.»

Vendredi, Claudia Sheinbaum avait critiqué les appels à la mobilisation, déclarant lors de sa conférence de presse matinale habituelle qu'elle était «désorganisée» et «financée» depuis l'étranger.

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