Manque d'attention
Une grève des journalistes perturbe fortement les médias italiens

Une grève des journalistes paralyse la presse italienne vendredi. Les professionnels demandent la renégociation de leur convention collective, expirée depuis 2016. Cette action coïncide avec un appel à la grève générale contre la loi de finances du gouvernement Meloni.
Les médias en Italie ont entamé une grève.
Photo: IMAGO/ZUMA Press
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ATS Agence télégraphique suisse

Une grande partie de la presse italienne était paralysée vendredi par une grève des journalistes. Ceux-ci demandent la renégociation de leur convention collective, obsolète depuis 2016. Les sites internet des principaux quotidiens n'étaient plus mis à jour tandis que les agences de presse Ansa et AGI étaient à l'arrêt. Le pays était par ailleurs au ralenti avec un appel à la grève générale lancé par les principaux syndicats de base italiens contre la loi de finances du gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni, entraînant des perturbations dans les transports et les écoles.

Vendredi matin, sur la page principale des sites de La Repubblica et de La Stampa, une bannière indiquait qu'en raison de la grève des journalistes, le site ne serait pas actualisé durant 24H. Les agences de presse Ansa et AGI ont également arrêté de publier toute dépêche depuis 06h00 vendredi tandis que sur la chaîne d'informations en continu Rai News 24, un bandeau prévenait d'une «programmation réduite» pour la journée.

Manque d'attention

Si les mouvements sociaux propres à certains médias sont fréquents en Italie, il est rare qu'une grève soit suivie par l'ensemble du secteur. «Nous sommes en grève car notre contrat de travail a expiré il y a dix ans et, surtout, parce que nous estimons que le journalisme, pilier fondamental de la vie démocratique du pays, n'a pas reçu l'attention nécessaire de la part des éditeurs» de presse», indique La Fédération nationale de la presse italienne (FNSI) dans un communiqué.

«En dix ans, la réduction des effectifs et des salaires des journalistes (...) a eu de graves répercussions sur le pluralisme et le droit des citoyens à l'information», estime le syndicat des journalistes. Considérant que les éditeurs «ont proposé une hausse dérisoire (des rémunérations) et exigé une nouvelle baisse de salaire pour les nouvelles recrues», la FNSI demande la signature d'un nouveau contrat assurant aux journalistes «une augmentation salariale conforme aux conventions collectives».

Ce nouveau contrat doit également considérer l'information «en rapport avec les nouveaux métiers numériques», en encadrant notamment l'utilisation de l'intelligence artificielle, selon elle.

Convention «obsolète»

Le syndicat des éditeurs de presse (FIEG) juge pour sa part dans un communiqué avoir été confronté, durant les négociations avec la FNSI, à «un syndicat qui a refusé d'aborder la modernisation globale d'une convention obsolète (...) ou l'introduction de règles plus souples pour encourager l'embauche de jeunes travailleurs», se limitant «à des revendications purement financières».

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