Les manifestations contre la politique d'expulsion du gouvernement Trump se sont propagées au-delà de Los Angeles. Après plusieurs jours d'émeutes dans la mégapole californienne, des actions se sont tenues à New York et différentes villes du Texas. Mercredi, des affrontements violents auraient également éclatés entre les manifestants et les forces de l'ordre à Seattle, dans l'Etat de Washington et à Las Vegas.
Le service américain de l'immigration (ICE) s'apprête désormais à envoyer ses équipes d'intervention spéciales dans cinq villes dirigées par des élus démocrates: Seattle, Chicago, Philadelphie, la Virginie du Nord et New York. C'est ce que rapporte la chaîne d'information NBC en se référant à deux sources proches de la planification des futures opérations. Pour le moment, personne ne sait si des raids immédiats sont prévus dans ces villes mais selon le rapport, les unités doivent se tenir prêtes à intervenir.
Que sont les Special Response Teams?
Les Special Response Teams (SRTs), des unités spécialisées au sein des autorités fédérales prévues pour des interventions dangereuses, seraient mobilisées. Elles interviennent uniquement là où les forces de police traditionnelles seraient dépassées – par exemple lors de prises d'otages, d'arrestations de délinquants armés ou de perquisitions à haut risque. Les SRTs existent entre autres au FBI, au Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) et justement au Department of Homeland Security (DHS), dont fait également partie le service de police et de douane (ICE).
Les SRTs reçoivent une formation militaire – similaire à celle des unités SWAT plus connues – axée sur les tactiques d'intervention, le combat rapproché et les compétences de tireur d'élite. Ils disposent de véhicules blindés, de fusils d'assaut et d'équipements de protection balistique. Les équipes sont généralement composées de 10 à 30 membres, selon l'autorité et la zone d'intervention. Elles sont flexibles et hautement spécialisées pour mener des opérations rapides et précises.
Selon l'ICE, huit SRTs sont déployées dans tout le pays et sont «entraînées à exécuter des mandats d'arrêt à haut risque dans des conditions dangereuses, à escorter des étrangers criminels dangereux dont l'expulsion a été ordonnée et à aider les forces de l'ordre locales en cas d'incidents critiques», communique NBC.
Critiques contre des unités spéciales
Bien que les SRTs aient été utilisées à plusieurs reprises avec succès, par exemple lors d'attentats terroristes ou de fusillades, les unités spéciales armées font également l'objet de critiques. La militarisation croissante des autorités par l'adoption d'équipements militaires conduirait à une attitude plus agressive. Dans l'exemple des manifestations de Los Angeles, le gouvernement américain a effectivement essuyé ce reproche.
Le gouverneur californien Gavin Newsom ainsi que la maire de Los Angeles, Karen Bass, ont reproché au président américain de ne faire qu'attiser la situation en faisant intervenir des soldats de la garde nationale lourdement armés. Pourtant il est désormais prévu d'ajouter des SRTs pour aider l'ICE dans son travail.
A cela s'ajoutent des marines américains qui rejoindront les troupes de la garde nationale dans les rues de Los Angeles d'ici les deux prochains jours. Ils seront habilités à arrêter quiconque entrave les agents de l'immigration lors de raids ou confronte des manifestants qui affrontent des agents fédéraux. Une approche très discutable au vu de la nature majoritairement pacifique des manifestations.