L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déjà averti que près de 100'000 personnes en Somalie étaient confrontées à des niveaux catastrophiques de faim. Selon l'étude publiée lundi, entre 18'100 et 34'200 personnes pourraient mourir des conséquences de la sécheresse en Somalie au cours des six premiers mois de cette année.
Les conditions météorologiques extrêmes pourraient avoir entraîné 43'000 «décès supplémentaires» l'année dernière, comparé à la sécheresse de 2017, ajoute l'étude, qui précise que la moitié des victimes seraient des enfants de moins de cinq ans. Ce document a été commandé par l'agence pour l'enfance de l'ONU UNICEF et l'OMS et réalisée par la London School of Hygiene and Tropical Medicine et l'Imperial College de Londres.
«Nous sommes dans une course contre la montre pour empêcher des décès et sauver des vies, a déclaré Mamunur Rahman Malik, représentant de l'OMS en Somalie. Le coût de notre inaction signifierait la mort d'enfants, de femmes et d'autres personnes vulnérables.»
Manque de pluies
Cinq saisons des pluies consécutives marquées par un grand manque d'eau, dans certaines parties du Kenya, de l'Ethiopie et de la Somalie, ont tué des millions de têtes de bétail, détruit des récoltes et forcé plus d'un million de personnes à quitter leur foyer à la recherche de nourriture et d'eau.
Les météorologues s'attendent à ce qu'une sixième saison des pluies manque aussi cruellement d'eau, accentuant les craintes d'une catastrophe humanitaire sans précédent à l'horizon, notamment en Somalie. Ce pays a déjà été frappé par une famine en 2011, qui a tué 260'000 personnes, dont plus de la moitié étaient des enfants de moins de six ans, en partie parce que la communauté internationale n'a pas réagi assez vite, selon l'ONU.
En 2017, plus de six millions de personnes en Somalie, dont plus de la moitié étaient des enfants, avaient eu besoin d'aide en raison d'une sécheresse prolongée en Afrique de l'Est. Mais une action humanitaire précoce avait permis d'éviter une famine cette année-là.
(ATS)