Le déraillement du célèbre funiculaire Elevador da Glória dans un quartier très touristique du centre de Lisbonne a fait mercredi au moins 15 morts et 18 blessés, dont cinq dans un état grave, a annoncé un responsable des secours. Toutes les victimes ont été dégagées des gravats de l'accident, a indiqué Tiago Augusto, responsable du service d'urgences médicales (Inem), qui a ajouté que des étrangers figuraient parmi les victimes, sans être en mesure de préciser leur nationalité. «C'est une tragédie! Lisbonne est en deuil, une situation inédite dans notre ville», a déclaré Carlos Moedas, maire de la ville.
Le gouvernement portugais a décrété une journée de deuil national jeudi. «Un tragique accident de l'ascenseur de la Gloria (...) a provoqué la perte irréparable de vies humaines, qui a endeuillé leurs familles et consterné le pays», précise le texte du décret fourni à l'agence Lusa par le cabinet du Premier ministre Luis Montenegro.
Des vidéos montrent des passants fuyant le lieu de l’accident dans un mouvement de panique, par crainte que d’autres wagons ne se détachent à leur tour. Certains passagers, pris de peur, ont même sauté par les fenêtres. Selon la chaîne SIC, l’accident aurait été provoqué par la rupture d’un câble de l’installation. Aucune communication officielle sur les causes de l'accident n'a encore été révélée.
Vingtaine de blessés
La directrice de la protection civile, Margarida Castro Martins, a déclaré à l’agence Lusa qu’il y avait une vingtaine de blessés: les victimes souffrent de fractures ouvertes et de traumatismes. Au moins sept des blessés ont été transportés à l'hôpital de São José, a indiqué une source officielle. Les hôpitaux Santa Maria et São Francisco Xavier ont également accueilli des blessés.
Une témoin a raconté au média SIC que le wagon impliqué dans l’accident s'était «écrasé comme un carton». Selon elle, la cabine se serait mise en mouvement de façon soudaine avant de s'exploser «avec une brutalité extrême» contre la façade d’un immeuble. Un autre témoin a ajouté: «J’ai entendu une énorme détonation, puis les cris des passagers. La police est arrivée, suivie des ambulances, qui ont commencé à évacuer les victimes. Je n’ai pas vu de sang, mais beaucoup de personnes ne bougeaient pas. Elles devaient être inconscientes», a raconté ce jeune homme.
«Protocole respecté»
L'entreprise publique de transports en commun de Lisbonne Carris, opérateur du funiculaire, a assuré avoir respecté «tous les protocoles d'entretien». «Tout a été scrupuleusement respecté», a souligné le président du conseil d'administration de Carris, Pedro Bogas, qui s'est rendu sur les lieux de l'accident, avant de reconnaître que l'entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis 14 ans.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a présenté ses condoléances sur X. «C'est avec tristesse que j'ai appris le déraillement du célèbre ascenseur de la Glória. Mes condoléances vont aux familles des victimes.» L'Elevador da Glória, capable de transporter jusqu'à 42 personnes, est l'une des icônes de Lisbonne et est très populaire auprès des touristes visitant la ville.
«Nous sommes un peu soulagés»
En début de soirée, un important dispositif rassemblant pompiers, police et services d'urgences médicales était toujours déployé au milieu de la rue très pentue où se trouvait le wagon, tombé sur le flanc et très endommagé, ont constaté des journalistes de l'AFP. L'ascenseur, d'une capacité d'une quarantaine de passagers (dont la moitié debout), est un moyen de transport très apprécié des nombreux touristes qui visitent la capitale portugaise.
«Nous sommes un peu soulagés», a témoigné à l'AFP Antonio Javier, un touriste espagnol de 44 ans qui avait finalement renoncé à prendre l'ascenseur pour monter la colline avec sa femme et ses deux enfants car la file d'attente était trop longue. Il n'y avait que deux exemplaires de cet ascenseur de Gloria en fonction, est-il précisé sur le site de la Carris.
D'après le site des Monuments nationaux, ce funiculaire a été construit par l'ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, et inauguré en 1885. Il a été électrifié à partir de 1915.