Les antibiotiques et médicaments bon marché fortement touchés
Une pénurie massive de médicaments menace la Suisse

Il manquera jusqu'à 1000 médicaments en Suisse cet hiver, selon Martine Ruggli, présidente de Pharmasuisse. Les médicaments bon marché sont particulièrement concernés.
Publié: 21.10.2024 à 14:58 heures
En tant que pharmacienne en chef, Martine Ruggli tire la sonnette d'alarme.
Photo: Philippe Rossier
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Nicola Imfeld

Juste avant l'hiver, les pharmacies suisses se retrouvent face à un gros problème. Dans une interview accordée à la SRF, Martine Ruggli, présidente de l'association de pharmaciens Pharmasuisse, met en garde contre d'importantes pénuries de médicaments: «Il manque entre 700 et 1000 médicaments. Depuis quelques années, la situation se dégrade. Le Covid ou la guerre en Ukraine jouent un rôle important.» D'autant plus en hiver, saison où beaucoup de gens sont malades en même temps.

«C'est pourquoi les pénuries de médicaments, qui font l'objet d'une forte demande, seront massives cette saison», poursuit la pharmacienne en chef du pays. Les antibiotiques, en particulier, seraient fortement touchés, ce qui pourrait impacter la population. «Les chaînes d'approvisionnement sont plus instables et les médicaments manquent à plus long terme. Avant, nous avions de courtes pénuries, aujourd'hui, il en manque pour six mois, voire deux ans.»

Les médicaments chers peu concernés

Martine Ruggli explique que ce sont surtout les médicaments bon marché qui sont touchés, après des années d'efforts pour faire baisser les prix. Ce n'est pas une première: un tiers des médicaments coûtant moins de 20 francs ont été en rupture de stock l'année dernière. L'industrie a délocalisé la production en Chine et en Inde, ce qui entraîne des pénuries plus fréquentes. Les médicaments coûteux de plus de 2800 francs ne sont concernés qu'à 1%. 

Une initiative demande d'augmenter les prix des médicaments bon marché. Martine Ruggli souligne que cela n'aurait aucun impact sur l'évolution des primes, car seuls 2% de tous les médicaments représentent la moitié des coûts. La population comprend la nécessité de médicaments vitaux comme les antibiotiques, et est prête à payer quelques centimes de plus par comprimé pour garantir la sécurité de l'approvisionnement.

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