Les affrontements se poursuivent à Los Angeles. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent les interventions musclées des services de l’immigration (ICE) et de la Garde nationale contre les manifestants. Donald Trump a annoncé l’envoi de 2000 gardes nationaux supplémentaires ainsi que 700 marines dans la métropole californienne.
Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, accuse Donald Trump d’abus de pouvoir et le qualifie de «président dictatorial». A l’inverse, le vice-président J.D. Vance a défendu l’opération: «Trump ne cédera pas», a-t-il écrit sur X. La situation est explosive. Mais comment en est-on arrivé là?
Quel a été l'élément déclencheur?
Les manifestations visent la politique d’immigration radicale de Donald Trump et le déploiement d’unités de l'ICE dans les quartiers résidentiels. Le mouvement a débuté le week-end dernier, après que l’ICE a arrêté des dizaines de personnes à Los Angeles dont des mineurs, selon le bureau de Gavin Newsom.
La ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a déclaré sur Fox News que l'ICE appliquait exactement ce que Donald Trump avait promis: le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine.
Que reproche-t-on à Trump?
De nombreuses personnes dénoncent une stratégie d’intimidation. Selon les voix les plus critiques, Donald Trump utilise l’armée, formée pour la guerre, pour des missions policières en milieu urbain. Le recours à des forces régulières et à la Garde nationale contre l’avis du gouverneur est perçu comme une escalade dangereuse et une démonstration de force.
Comment réagit la Californie?
Le gouverneur Gavin Newsom dénonce une mobilisation «anti-américaine». Il affirme que les Marines ne doivent pas être déployés contre des civils pour satisfaire «le fantasme d’un président dictateur».
Il accuse Donald Trump d’agir pour flatter son égo, et non pour garantir la sécurité. Selon lui, l’envoi de 2000 nouveaux gardes est «imprudent, insensé et irrespectueux». Il affirme que les premiers contingents n’ont reçu ni nourriture ni eau, et que «seuls 300 sont sur le terrain, les autres attendent sans consignes dans des bâtiments fédéraux».
Comment le gouvernement justifie-t-il son action?
Donald Trump argumente qu'il veut éviter le pire et tuer dans l'œuf les protestations. Tom Homan, responsable de la politique d’expulsion, a salué sur CNN l’envoi de troupes supplémentaires. Il estime que le président agit avec prudence pour protéger des vies et les biens.
Le Pentagone confirme que 2000 gardes doivent appuyer l’ICE, tandis que les 700 marines aideront à sécuriser les installations et employés fédéraux. Environ 1700 membres de la Garde nationale sont déjà déployés à Los Angeles.
A quoi faut-il s'attendre pour la suite?
Les protestations se sont entre-temps étendues à d'autres villes. En Californie, les manifestants défient les forces de l'ordre à San Francisco et Santa Ana, et sur la côte est, à New York, même dans la Trump Tower. Des rassemblements ont également lieu au Texas (Austin, Dallas), en Géorgie (Atlanta) et dans le Kentucky (Louisville).
Difficile de savoir si la fièvre protestataire va atteindre de nouvelles villes américaines. Mais plus les troubles se prolongent à Los Angeles, plus d'autres localités pourraient rejoindre le mouvement. Et une répression plus forte du gouvernement pourrait encore attiser la colère. D'ailleurs, de nombreux citoyens se solidarisent avec les migrants et condamnent la politique de Donald Trump.