«Ça va être compliqué»
Le Canada veut reconnaître l'Etat de Palestine, Trump fulmine et menace

Après la France et le Royaume-Uni. Le Canada a annoncé jeudi son intention de reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2025. Une annonce immédiatement suivie d'une condamnation ferme d'Israël.
Publié: 01:53 heures
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Dernière mise à jour: 07:25 heures
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Le Premier ministre Mark Carney s'est exprimé lors d'une conférence de presse à Ottawa.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Canada «a l'intention» de reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre à New York, a annoncé mercredi le Premier ministre canadien Mark Carney. Un changement de politique qu'il juge nécessaire pour préserver l'espoir d'une solution à deux Etats.

«Le Canada a l'intention de reconnaître l'Etat de la Palestine lors de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2025», a déclaré le dirigeant canadien lors d'une conférence de presse à Ottawa. «Le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable et se détériore rapidement», a-t-il souligné.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué «la position historique du Canada de reconnaître l'Etat de Palestine, ce qui renforcera la paix, la stabilité et la sécurité dans la région» lors d'un entretien téléphonique avec Marl Carney, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa. «Cette position courageuse intervient à un moment historique critique pour sauver la solution à deux Etats», a-t-il ajouté.

Trump fulmine et menace de ne pas signer d'accord

Israël a immédiatement condamné cette décision. Celle-ci entre dans le cadre d'une «campagne de pression internationale déformée» venant «durcir la position du Hamas à la table des négociations à un moment critique», a réagi l'ambassade d'Israël à Ottawa dans un communiqué. 

«Reconnaître un État palestinien en l'absence d'un gouvernement responsable, d'institutions fonctionnelles ou d'un leadership bienveillant, c'est récompenser et légitimer la barbarie monstrueuse du Hamas le 7 octobre 2023», a-t-elle ajouté.

L'annonce canadienne n'a pas non plus plu au président américain Donald Trump, qui a annoncé qu'un «accord» sur les droits de douane serait «compliqué» à conclure en cas de reconnaissance de la Pelstine. «Wow! Le Canada vient d'annoncer qu'il soutient un Etat palestinien. Cela va devenir très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux. O Canada !!!», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

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Ancienne approche «plus tenable»

La France et le Royaume-Uni ont récemment annoncé leur intention de reconnaître l'Etat de Palestine. Les déclarations du président Emmanuel Macron ont aussi suscité la condamnation d'Israël, selon qui cette décision «récompense la terreur». Le président américain Donald Trump a lui jugé cette décision «inutile».

En franchissant le pas de la reconnaissance, le Canada est motivé par la conviction «de longue date» du pays en faveur d'une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien, qui dure depuis des décennies, a justifié son premier ministre. «Cette possibilité d'une solution à deux États s'érode sous nos yeux», a déclaré Mark Carney.

Il a fait référence à «l'incapacité persistante» d'Israël à empêcher une catastrophe humanitaire à Gaza, ainsi qu'à l'expansion des colonies dans la Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée par Israël. «Pendant des décennies, on a espéré que (la solution à deux États) serait réalisée dans le cadre d'un processus de paix fondé sur un accord négocié entre le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne», a-t-il déclaré. «Malheureusement, cette approche n'est plus tenable», a-t-il ajouté.

La France salue

La France salue l'intention du Canada de reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre et va «poursuivre ses efforts» pour que d'autres Etats fassent de même, a annoncé mercredi soir l'Elysée. «Nous nous réjouissons de pouvoir travailler de concert avec le Canada pour relancer une perspective de paix dans la région», indique la présidence française.

«Nous allons poursuivre nos efforts pour que d'autres rejoignent cette dynamique dans la perspective de l'Assemblée générale», poursuit-elle, ajoutant qu'Emmanuel Macron s'est entretenu avec le Premier ministre canadien Mark Carney «un peu plus tôt dans la journée» de cette question.

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