L'ONU demande aux talibans de rétablir la connectivité après les coupures nationales des télécommunications lancées lundi en Afghanista. Elle discute avec eux pour obtenir une exception pour les dispositifs «cruciaux». Les coupures nationales d'Internet par les talibans ont des répercussions «extrêmement graves en termes de droits humains dans le pays», a affirmé le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme sur les réseaux sociaux. Déjà victimes d'importantes restrictions, les femmes sont très affectées, selon lui.
Auparavant, la Mission de l'ONU en Afghanistan (MANUA) avait estimé que cette décision des talibans pourrait provoquer «un préjudice considérable» pour le peuple afghan. «Il n'y a pas de connectivité», a insisté de son côté à la presse à Genève le responsable humanitaire de l'ONU en Afghanistan, Indrika Ratwatte, par satellite depuis le pays. L'organisation tente d'étendre des solutions alternatives avec des entreprises mais cette situation est coûteuse et volatile.
Cette décision des talibans affecte le dispositif d'assistance humanitaire mais également les infrastructures de santé et les prestataires financiers. Les vols internationaux vers le pays ont dû être annulés. «Il faut que cela reprenne», a ajouté M. Ratwatte sur la connectivité dans une demande relayée ensuite par les autres agences onusiennes.
Danger à l'approche de l'hiver
Les coupures avaient démarré depuis quelques jours dans certaines provinces, avant de porter plus largement sur tout le territoire. Les talibans eux-mêmes «ont des difficultés à communiquer» entre eux, insiste encore le responsable onusien. Selon lui, ils n'ont donné aucune explication pour leur décision.
L'ONU avait déjà du mal à contacter ses employés qui oeuvrent dans les régions les plus reculées qui ont été affectées il y a un mois par le séisme. Avec ses partenaires, elle a distribué de la nourriture à plus de 150'000 personnes après le désastre qui a fait environ 2000 victimes et plus de 3500 blessés. L'organisation alerte sur les conditions liées à l'arrivée de l'hiver.
Environ 3000 familles dans les zones les plus reculées sont descendues dans un village qui ne rassemblait qu'un millier d'habitants avant le séisme. Cette situation provoque des défis notamment en termes d'accès à l'eau potable, dit le responsable onusien.
Malgré l'interdiction récente des talibans aux collaboratrices de l'ONU de se rendre dans les bureaux de l'organisation, celle-ci a pu maintenir la présence de femmes dans ses dispositifs d'aide pour assister les victimes féminines du séisme. Mais «il y a des défis», admet le responsable onusien.