La pandémie n'est pas finie
L'OMS appelle à la prudence sur l'endémie et dit Omicron dangereux

Le coronavirus «n'est pas encore endémique» et Omicron «reste un virus dangereux», selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La semaine dernière a vu un record de nouveaux cas dans le monde depuis le début de la pandémie.
Publié: 12.01.2022 à 21:18 heures
La pandémie est meurtrière dans de nombreux pays, notamment le Pérou.
Photo: AFP

Même si Omicron semble moins virulent que Delta et qu'il dépasse celui-ci dans la plupart des pays, «il reste un virus dangereux, notamment pour les non vaccinés», a répété mercredi à Genève à la presse le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Nous ne devons pas lui attribuer une libre circulation», dit-il.

«Omicron n'est pas léger», avait affirmé mardi soir sur les réseaux sociaux une épidémiologiste de l'organisation, Maria Van Kerkhove. «Omicron n'est pas une grippe».

Mardi, après plusieurs scientifiques avant elle, l'Agence européenne du médicament avait laissé entendre que la propagation du nouveau variant dans les prochaines semaines rapprocherait le monde d'un virus endémique avec lequel celui-ci pourrait cohabiter. «Pas encore», a mis en garde Mme Van Kerkhove qui appelle à être «prudent».

Elle ajoute que cette phase arrivera mais qu'elle dépendra de l'attitude de tous face à la pandémie. De même, l'institution estime toujours qu'Omicron ne sera pas le dernier variant. Autre problème, avec l'augmentation des contacts sociaux, d'autres pathologies infectieuses vont encore être observées.

Chiffre inférieur au total réel

Face à ce danger, le dispositif international pour un accès équitable au vaccin (Covax) progresse. Il a pu acheminer deux fois plus de doses en décembre par rapport à novembre. Il va distribuer sa milliardième dose «dans les prochains jours», ajoute M. Tedros. Mais «nous avons encore beaucoup à faire» pour immuniser 70% de la population de chaque pays d'ici fin juin, a-t-il insisté.

Actuellement, 90 pays n'ont toujours pas atteint l'objectif de 40% de vaccinés qui avait été établi pour fin 2021. Plus d'un tiers d'entre eux sont même en dessous des 10%. Tant que le décalage, notamment en Afrique, ne sera pas réduit, la pandémie ne sera pas terminée, selon le directeur général.

La semaine dernière, le nombre de nouveaux cas dans le monde a augmenté de près de 60%. Selon des données publiées mardi soir à Genève par l'OMS, plus de 15 millions de personnes ont été infectées en une semaine. Et le chiffre est probablement inférieur au total réel, notamment parce que les résultats de certains tests ne sont pas relayés auprès des autorités.

Omicron probablement partout

La pandémie a progressé dans toutes les régions, sauf en Afrique. L'augmentation sur une semaine a même atteint plus de 400% dans une partie de l'Asie et a été très large aussi dans le Pacifique occidental. Plus modérée en Europe, elle s'est tout de même établie à 31%.

Côté décès, plus de 43'000 personnes ont été victimes du coronavirus la semaine dernière dans le monde, en augmentation de plus de 3%. Le nombre s'est étendu de près de 85% en Afrique, beaucoup moins sur le continent américain. Il a reculé en revanche de 10% en Europe, un peu moins dans une partie de l'Asie et davantage en Méditerranée orientale, alors qu'il est stable dans le Pacifique occidental.

Le variant Omicron a lui été observé dans plus de 150 territoires. Il est «probablement présent dans tous les pays», a aussi insisté Mme Van Kerkhove. Au total, plus de 5,4 millions de personnes ont succombé au coronavirus depuis le début de la pandémie. Environ 310 millions ont été infectées. (ATS)

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