«Vous avez profité de façon monstrueuse des femmes», a déclaré la juge Bobbie Cheema-Grubb avant d'annoncer la peine. «Vous vous êtes comporté comme si vous étiez intouchable», a-t-elle poursuivi. «Vous avez rejoint la Metropolitan police en 2001, ce qui vous a placé dans une position unique avec des pouvoirs exceptionnels de coercition et de contrôle.»
Considéré comme l'un des pires prédateurs sexuels de l'histoire récente du Royaume-Uni, l'homme, âgé de 48 ans, a été condamné à la prison à vie avec une période de sûreté de 30 ans. Dans le box, il a gardé la tête baissée et les yeux fermés tout au long de la lecture du jugement.
Il était poursuivi pour au moins 85 infractions, dont 48 viols, des faits qui se sont produits entre 2003 et 2020. Pendant une partie de cette période, il faisait partie de l'unité d'élite de la police de la capitale chargée de la protection du Parlement et des représentations diplomatiques.
La police a raté neuf occasions d'arrêter ce violeur en série qui a pu sévir pendant 17 ans. Il a finalement été interpellé en octobre 2021 pour une première affaire de viol, puis d'autres victimes se sont manifestées.
Deux jours d'audience
Ayant plaidé coupable, il n'a pas eu de procès à proprement parler, mais deux jours d'audience lundi et mardi pour déterminer sa peine à la Southwark Crown Court à Londres.
Lundi, le procureur a livré un éprouvant récit des agressions «systématiques» commises par l'accusé, en reprenant le récit de ses victimes, vulnérables, qu'il «humiliait».
Il usait de son «charme» pour «séduire et tromper» ses victimes, et de son statut pour dissuader ses victimes de dénoncer ses agissements, a expliqué le procureur Tom Little.
À une femme rencontrée dans un bar en 2003, il s'était présenté comme «la personne la plus sûre avec qui elle pouvait être», selon le procureur, avant de placer son arme sur sa tête et de la violer à plusieurs reprises.
Une autre encore a raconté avoir été frappée avec un fouet, enfermée dans un placard et sifflée comme un chien, l'ex-policier la traitant comme sa chose, qui lui «appartenait et devait lui obéir». Leurs dépositions racontent comment elles se sont senties «piégées» et le fait qu'elles ne font «plus confiance à la police».
Onde de choc
La révélation de ces viols et agressions a créé une nouvelle onde de choc au Royaume-Uni, moins de deux ans après l'affaire Sarah Everard, une Londonienne de 33 ans enlevée, violée et tuée par un agent de la police de la capitale, depuis condamné à la prison à vie.
La police de Londres a renouvelé dimanche ses excuses. «Il n'aurait pas dû être policier», a déclaré la commissaire adjointe Barbara Gray, insistant sur la détermination de Scotland Yard de chasser «ceux qui corrompent notre intégrité».
La ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, a exhorté les forces de police à faire le ménage dans leurs rangs pour en chasser les «officiers corrompus».
La police de Londres a indiqué que 1633 affaires d'agressions sexuelles ou de violences domestiques présumées impliquant plus de 1000 officiers et agents ces dix dernières années seraient réexaminées pour s'assurer que les décisions appropriées aient bien été prises.
Après le scandale de l'affaire Sarah Everard en mars 2021, la police s'était vu reprocher d'avoir ignoré des signaux alarmants sur le comportement du ravisseur, violeur et meurtrier Wayne Couzens. L'enquête indépendante ouverte après cette affaire a été élargie à la présente affaire.
(ATS)