«Absolument nécessaire!»
Débordée, la Grèce suspend les demandes d'asile pendant trois mois

La Grèce prévoit de suspendre pendant trois mois l'examen des demandes d'asile, notamment pour les arrivants en Crète. Cette décision intervient alors que plus de 14 000 demandeurs d'asile sont entrés dans le pays depuis janvier, surchargeant les structures d'accueil.
Publié: 11.07.2025 à 12:56 heures
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Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a jugé que la suspension de l'examen des demandes d'asile était «absolument nécessaire»
Photo: Getty Images
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AFP Agence France-Presse

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a jugé que la suspension de l'examen des demandes d'asile de personnes arrivant d'Afrique du Nord, qui doit être décidée vendredi par les députés, était «absolument nécessaire» face à l'augmentation des flux de migrants.

«Nous avons pris la décision difficile mais absolument nécessaire de suspendre temporairement la procédure d'examen des demandes d'asile», a-t-il assuré dans le quotidien allemand Bild.

Cette décision, annoncée mercredi, s'explique par «l'augmentation soudaine des arrivées irrégulières par voie maritime en provenance d'Afrique du Nord» qualifiée par son ministre de la Migration d'«invasion».

Le Parlement doit adopter un amendement qui prévoit de suspendre pendant trois mois l'examen des demandes d'asile, tout particulièrement des personnes débarquant sur l'île de Crète (sud) en provenance de Libye.

La Grèce débordée

Quelque 8000 personnes sont arrivées depuis le début de l'année en Crète, selon le ministre de la Migration, Thanos Plevris, contre environ 4000 sur l'ensemble de 2024. Sur l'ensemble de la Grèce, plus de 14'000 personnes en quête d'asile sont entrées depuis janvier.

Ces arrivées se sont encore accélérées depuis juin à plus de 2500 au point que les autorités locales ont tiré la sonnette d'alarme affirmant qu'elles ne disposaient pas de structures d'accueil adéquates.

Jeudi plus de 500 migrants interceptés au large de la Crète ont été acheminés à Lavrion, un port proche d'Athènes, a constaté l'AFP. Ils devaient être ensuite transférés dans des structures d'accueil sur le continent. Thanos Plevris, un ancien membre d'une formation d'extrême droite aujourd'hui dissoute, a déclaré que la Grèce n'était «pas un hôtel» pour des personnes en quête d'asile.

«Le message que nous envoyons est clair : restez là où vous êtes. Vous n'êtes pas les bienvenus ici», a-t-il répété jeudi à l'endroit des migrants. «Vous ne ferez pas chanter» la Grèce. Selon lui, le pays «doit protéger son territoire» et «ne peut en aucun cas accepter cette invasion massive qui se prépare».

La dirigeante d'une formation de gauche radicale, Cap sur la Liberté, a jugé que cet amendement était une «honte et un déshonneur qui vous (le gouvernement Mitsotakis) poursuivra dans l'Histoire». Zoé Konstantopoulou a accusé le gouvernement grec «de remettre le racisme au centre de la politique».

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