Jordanie
Quinze ans de prison pour deux anciens responsables

Un tribunal jordanien a condamné lundi à 15 ans de prison deux anciens hauts responsables accusés d'avoir voulu renverser le roi Abdallah II au profit de son demi-frère le prince Hamza. Cette crise sans précédent avait ébranlé le royaume hachémite en avril.
Publié: 12.07.2021 à 16:59 heures
Deux anciens hauts responsables jordaniens ont été condamnés lundi à de lourdes peines de prison pour avoir tenté de renverser le roi Abdallah II au profit du prince Hamza (à gauche) (archives).
Photo: Hussein Malla

Principal protagoniste dans cette affaire, le prince Hamza n'était pas jugé lors de ce procès qui s'intéressait aux cas de Bassem Awadallah, ancien chef du bureau royal, et de Cherif Hassan ben Zaid, un cousin éloigné du roi. Accusés d'avoir pris part au complot, les deux hommes avaient plaidé non coupable.

Lundi, la Cour de sûreté de l'Etat, un tribunal militaire dont les magistrats sont en partie des civils, a annoncé les avoir condamnés à 15 ans de prison dans un communiqué lu au tribunal, selon un correspondant de l'AFP. Ils ont été reconnus coupables d'"incitation (à agir) contre le régime politique du royaume», d'"actes susceptibles de mettre en danger la sûreté et la sécurité de la société et de sédition», a précisé la Cour.

Les avocats des deux hommes, qui encouraient 20 ans d'emprisonnement, ont déclaré aux journalistes qu'ils feraient appel. Selon l'acte d'accusation, le prince Hamza, 41 ans, «était déterminé à assouvir son ambition personnelle de gouverner, et ce en violation des coutumes et de la Constitution hachémite».

Le prince Hamza aurait pour ce faire cherché à obtenir l'aide de l'Arabie saoudite, d'après la même source. MM. Awadallah et ben Zaid sont étroitement liés au royaume saoudien: M. Awadallah en détient la nationalité et M. ben Zaid y a été un temps émissaire spécial du roi jordanien. Puissance régionale voisine, l'Arabie saoudite avait fermement nié être impliquée dans cette crise.

Nommé prince héritier en 1999 mais démis de ses fonctions en 2004 par le roi Abdallah qui a nommé son propre fils à la place, Hamza avait accusé les autorités de son pays de «corruption» et d'"incompétence» dans une vidéo publiée par la BBC le 3 avril, à quelques jours du centenaire de la monarchie. Il avait alors affirmé avoir été assigné à résidence pour sa participation présumée à un «complot», niant toutefois cette accusation.

Le gouvernement avait annoncé dès le lendemain l'arrestation de 18 personnes impliquées dans cette tentative visant à «ébranler la sécurité et la stabilité de la Jordanie». Seize d'entre elles ont depuis été libérées. Le prince Hamza ne sera pas jugé, son cas ayant été résolu au sein de la famille royale après qu'il a fait acte d'allégeance au roi.

(ATS)

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