«Près de 80 millions d'Américains ne se sont toujours pas fait vacciner et, pour arranger les choses, des responsables élus travaillent activement pour saper la lutte contre le Covid-19», ce qui est «inacceptable», a lancé le 46e président des Etats-Unis d'Amérique en présentant à la Maison-Blanche son plan.
Il a dénoncé «une minorité identifiée d'Américains» soutenue par «une minorité identifiée de responsables politiques» qui empêchaient les Etats-Unis de «tourner la page» du Covid-19 en refusant de se faire vacciner.
Il a signé un décret obligeant les quelque 4 millions d'employés fédéraux à se faire vacciner, sans possibilités désormais d'échapper à la seringue en se faisant tester régulièrement, selon un document diffusé par la Maison-Blanche. Sont également concernés les salariés de sous-traitants travaillant avec les agences fédérales.
Vaccin ou dépistage hebdomadaire
Pour le secteur privé, le ministère du travail va instaurer l'obligation de se faire vacciner ou d'effectuer un test de dépistage hebdomadaire pour les employés des entreprises de plus de 100 salariés, soit plus de 80 millions de personnes.
L'objectif est «de réduire le nombre d'Américains non vaccinés [...] faire baisser les hospitalisations et les décès, permettre à nos enfants d'aller à l'école en sécurité et de garder notre économie forte», a expliqué la porte-parole de la présidence Jen Psaki.
Les fonctionnaires fédéraux auront 75 jours pour se faire vacciner totalement, sous peine de sanctions disciplinaires, a ajouté Mme Psaki, soulignant qu'il y aurait des «exceptions limitées» en raison de handicap ou d'objections religieuses.
La Maison-Blanche veut également faciliter les tests de dépistage et prolonger le port du masque (voyages, bâtiments fédéraux) pour freiner l'épidémie.
80 millions d'Américains pas encore vaccinés
Cette nouvelle «stratégie», déclinée en six volets, vise à convaincre les 80 millions d'Américains encore non vaccinés. Elle intervient alors que Joe Biden a subi cet été plusieurs revers sur les fronts sanitaire, économique et politique, ponctués par une avalanche de critiques sur sa gestion des évacuations de civils d'Afghanistan à la fin août, en plein chaos après le retour au pouvoir des talibans.
Des responsables républicains ont au contraire dénoncé une «folie» et un plan «inconstitutionnel», notamment sur le volet grandes entreprises.
La Maison-Blanche a déjà imposé la vaccination aux militaires et au personnel de maisons de retraite recevant des subventions fédérales. Les employés fédéraux avaient jusqu'ici le choix entre se faire vacciner ou se soumettre à des tests réguliers ainsi qu'à diverses mesures restrictives.
Le discours de Joe Biden intervient dans un contexte de regain épidémique depuis le début de l'été à cause du variant Delta, alors qu'une partie des Américains restent réticents ou opposés à se faire vacciner.
Les Etats-Unis, où 53,3% de la population est entièrement vaccinée selon les autorités sanitaires, sont le pays ayant enregistré le plus de décès liés au nouveau coronavirus au monde, avec plus de 653'000 morts.
(ATS)