La montre d'un randonneur japonais tué par un ours a révélé des détails glaçants sur ses derniers instants, a rapporté un journal japonais, alors que le pays fait face à un nombre record d'attaques mortelles de ces plantigrades.
La smartwatch GPS du promeneur, qui utilise des signaux satellites pour enregistrer les itinéraires et surveille le rythme cardiaque, a été récupérée après l'attaque mortelle survenue le 14 août, a indiqué le quotidien Asahi. Les données de l'appareil montrent qu'aux alentours de 11h, il s'est soudain écarté du sentier de randonnée qu'il empruntait sur l'île septentrionale d'Hokkaido, et a descendu une pente boisée, avant de tourner en rond. Toujours selon les enregistrements de la montre, le cœur de l'homme a cessé de battre à une centaine de mètres du sentier, indiquant qu'il est mort à cet endroit.
La montre est restée immobile toute la nuit, puis s'est de nouveau déplacée le lendemain matin, suggérant que l'ours est revenu pour traîner le corps, selon le Asahi. Trois jours plus tard, un ours accompagné de deux oursons a été aperçu en train de traîner le corps dans sa gueule. Les trois animaux ont été abattus. Un monticule de terre et des traces du randonneur, qui devait se marier prochainement, ont été retrouvés à proximité.
Les ours envahissent les rues
Cette attaque s'inscrit dans une série dramatique: 13 personnes ont été tuées par des ours cette année au Japon, un record, et plus de 200 autres blessées. Les signalements se multiplient jusque dans les zones habitées, avec des incursions près des écoles et même dans des supermarchés, alimentant l'inquiétude dans les régions rurales du nord.
Les autorités peinent à endiguer le phénomène, que les scientifiques attribuent à une population d'ours en forte croissance, et aggravé par une pénurie de nourriture et le dépeuplement humain de certaines régions en raison du déclin démographique du pays. Dans le département de Nagano (centre), une station de ski a par ailleurs renforcé ses patrouilles après deux signalements d'ours sur les pistes.
Et un snowboardeur qui a publié une vidéo de sa rencontre avec un ours sur Instagram a dit avoir été poursuivi par l'animal sur la piste. «Quand je me suis retourné, il y avait un ours. J'ai été surpris», a-t-il confié à la chaîne privée TV Asahi. Il n'était pas immédiatement clair s'il s'agissait de la même station de ski.
Symbole de cette année hors norme, c'est le «kanji» (caractère sino-japonais) «ours» qui a été choisi vendredi comme celui de l'année 2025 lors d'un traditionnel vote populaire. «Cette année, les animaux ont envahi les zones résidentielles, causant des blessures, des dégâts agricoles et des annulations d'événements», a commenté un des votants de 53 ans.