Le visage de l'Iran
Ces figures clés du régime iranien sont aujourd'hui menacées

Les hauts dirigeants iraniens sont sous pression. Les nombreuses attaques israéliennes ont porté un coup dur à l'organisation du régime des mollahs. En voici les figures emblématiques.
Publié: 13:59 heures
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Dernière mise à jour: 20:04 heures
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Les hauts dirigeants iraniens sont sous pression.
Photo: DR
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Sandra Marschner

Le guide suprême de l'Iran Ali Khamenei et les hauts dirigeants de l'armée semblent de plus en plus menacées. Depuis le début du conflit, vendredi 13 juin, plusieurs figures clés du régime des mollahs ont été éliminées par des frappes israéliennes. Mais est-ce suffisant pour le faire vaciller?

Pour comprendre l'équilibre du pouvoir en Iran et mesurer l’impact de ces pertes, il faut se pencher sur l’architecture du régime. Le Guide suprême s’appuie sur deux piliers: l’état-major général des forces armées et le quartier général central Khatam al-Anbiya. A travers ces deux institutions, il coordonne l’ensemble des domaines militaires du pays, note le think tank américain Institute for the Study of War (ISW). Mais l'ayatollah ne représente qu'une seule des figures clés du régime iranien. Petit tour d'horizon.

Le Guide suprême

Le guide suprême iranien est sous la menace d'Israël. Plusieurs chefs importants de l'armée ont été tués.
Photo: Anadolu via Getty Images

Ali Khamenei est le chef religieux et politique de l'Iran depuis 1989. Il façonne la politique générale et insuffle l'idéologie du pays. Selon des sources proches de l'administration américaine, l'octogénaire est sur la liste israélienne des personnes à abattre. Donald Trump s'est toutefois prononcé contre la mise à mort d'Ali Khamenei. «Nous savons exactement où se cache le soi-disant Guide suprême. ll est une cible facile, mais là en sécurité, nous ne l'éliminerons pas, du moins pas pour le moment», a écrit le président américain dans un post sur sa plateforme Truth Social.

Ali Khamenei est-il pour autant à l'abri de toute menace? Il ne semble pas. Dans une interview accordée lundi à la chaîne américaine ABC News, le Premier ministre Benjamin Netanyahu n'a pas exclu la possibilité de l'assassiner.

Le chef d'état-major des armées

Après la mort de Mohammad Bagheri, Abdul Rahim Musawi prend la tête de l'état-major général des forces armées.
Photo: AFP

Abdul Rahim Musawi a d'abord été le commandant général de l'armée régulière iranienne d'août 2017 à juin 2025. Après la mort de l'ancien chef d'état-major Mohammad Bagheri, tué le 13 juin par l'armée israélienne, Ali Khamenei a nommé Abdul Rahim Musawi à sa place. L'état-major des forces armées est responsable de la direction stratégique et de la politique militaire de l'Iran. Selon les experts de l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW), le fait d'avoir nommé Abdul Rahim Musawi s'explique par son expérience de direction dans la coordination des forces armées.

Le commandant du quartier général central

Gholam Ali Rachid a été tué, comme son prédécesseur. Il n'a pas encore de successeur.

A l'instar de l’état-major général des forces armées, le quartier général central Khatam al-Anbiya joue lui aussi un rôle clé dans la conduite des opérations conjointes et dans les interventions militaires. Son ancien commandant, Gholam Ali Rachid, a été tué, tout comme son successeur, Ali Shadmani, nommé le 13 juin passé. Ce dernier, qui n’a exercé ses fonctions que pendant quatre jours, avait autrefois dirigé plusieurs unités des forces terrestres des Gardiens de la révolution. A ce jour, aucun successeur n’a encore été officiellement désigné.

Le commandant en chef des forces armées régulières

Amir Hatami est le nouveau commandant général de l'armée régulière iranienne.
Photo: imago images / ZUMA Press

En comparaison avec les Gardiens de la révolution, les forces armées régulières (Artesh) sont moins orientées idéologiquement, rapporte l'ISW. Le rôle de l'Artesh est de repousser les attaques étrangères et de préserver l'intégrité territoriale de l'Iran. Depuis le 14 juin, le poste de commandant en chef de la structure est occupé par Amir Hatami. Entre 2013 et 2021, il a occupé le poste de ministre de la Défense.

Le commandant en chef du corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI)

Après l'assassinat d'Hussein Salami, c'est Mohammad Pakpur qui a été nommé à la tête du CGRI
Photo: AFP

Le CGRI a été introduit en tant que force militaire, mais en renforçant l'idéologie. La Garde révolutionnaire est responsable du contrôle des arsenaux de missiles et de drones iraniens. Le commandant en chef du CGRI, Hossein Salami, a été tué le 13 juin. Mohammad Pakpour a été nommé pour lui succéder. Auparavant, il commandait les forces terrestres du corps des Gardiens de la révolution islamique. Cette expérience a permis à Mohammad Pakpur d'acquérir d'importantes compétences qu'il aurait mises à au moment de réprimer les troubles sociaux de 2022.

Le commandant en chef chargé de l'application des lois

Ahmad-Reza Radan veille à la sécurité intérieure.
Photo: AFP

Depuis 2023, Ahmad-Reza Radan occupe le poste de commandant en chef du commandement chargé de l’application des lois, assurant la sécurité intérieure en Iran. Avant cela, il était commandant adjoint des forces de l’ordre et chef de la police de Téhéran. Sa répression violente des manifestations massives lors des élections présidentielles contestées de 2009 avait suscité une vive condamnation internationale. Les Etats-Unis et l’Union européenne l’ont accusé de violations de droits humains. Ahmad-Reza Radan est également réputé pour son strict contrôle de l’application du code vestimentaire islamique. Bien que des rumeurs circulent sur sa mort, aucune confirmation officielle n’a encore été donnée.

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