Industrie très lucrative... et dangereuse
Aux Philippines, des corps disparus après des combats de coqs

Le ministère philippin de la Justice a lancé des recherches dans le lac Taal pour retrouver les corps de personnes disparues liées aux combats de coqs. L'affaire implique quinze policiers et a pris une nouvelle tournure après le témoignage télévisé d'un témoin clé.
Publié: 07:39 heures
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Peu avant la saison des typhons, la localisation des corps s'avère très compliquée.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Les recherches pour tenter de retrouver les corps de dizaines de personnes liées à l'industrie des combats de coqs et qui auraient été tués par des policiers ont débuté jeudi près d'un lac au sud de Manille, selon le ministère philippin de la Justice. Quinze policiers font l'objet d'une enquête à la suite d'une série de disparitions mystérieuses dans l'industrie très lucrative des combats de coqs survenues en 2022 aux Philippines.

L'affaire a rebondi le mois dernier après l'apparition à la télévision d'un témoin qui assure savoir où les corps ont été immergés dans le lac Taal, situé à environ 80 kilomètres au sud de la capitale. Le ministre philippin de la Justice Crispin Remulla a déclaré qu'il disposait depuis de «multiples témoins» capables d'identifier l'endroit où se trouvaient les cadavres dans le lac, qui s'étend sur plus de 230 kilomètres carrés.

Localisation compliquée

L'objectif de la mission de jeudi est «d'identifier la zone couverte par les recherches, de voir les conditions initiales de l'eau et de mesurer la profondeur de la zone», a déclaré le ministère de la Justice dans un communiqué, sans évoquer les raisons de ces disparitions. «La saison des typhons arrive», a expliqué mardi le chef de la police nationale Nicolas Torre, devant la presse. «Nous agissons rapidement pour au moins essayer de localiser les corps. Nous savons que c'est très, très difficile.»

Chaque semaine, des Philippins de tous horizons parient des millions de dollars sur des matches entre des coqs qui se battent à mort avec des éperons métalliques tranchants comme des rasoirs attachés à leurs pattes. Cette discipline, interdite dans de nombreux autres pays, a survécu aux restrictions imposées par la pandémie de Covid-19 en se lançant sur Internet, attirant ainsi un nombre croissant de parieurs qui misent en utilisant leur téléphone portable.

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