Il a accepté le cadeau du Qatar
Une entreprise suisse a transformé le nouvel Air Force One de Trump

Donald Trump accepte un cadeau de taille: un Boeing 747-8 offert par le Qatar, aménagé en véritable palace volant. Le Pentagone donne son feu vert pour en faire un futur Air Force One. L’intérieur luxueux a été conçu par une entreprise bâloise.
Publié: 22.05.2025 à 18:38 heures
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Dernière mise à jour: 02:32 heures
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Le Pentagone a officiellement accepté le Boeing 747-8 luxueusement équipé comme cadeau du Qatar.
Photo: X
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Daniel Kestenholz

Ce n’est pas tous les jours qu’un président reçoit un tel cadeau et Donald Trump ne s’en est pas privé. Les Etats-Unis ont officiellement accepté le jet privé offert par le Qatar: un Boeing 747-8, l’un des avions les plus luxueux jamais construits, que l’Etat du Golfe tentait de vendre sans succès depuis des années.

C'est l'entreprise suisse AMAC Aerospace, basé à Bâle, qui a transformé l'ancien avion de ligne en un palace volant. Spécialisée dans l’aménagement de jets haut de gamme, la société a passé plusieurs années à rénover l’avion. Le «New York Times» a publié un extrait d'une brochure de marketing vantant les prouesses de l’entreprise bâloise.

Sur son site Internet, AMAC Aerospace se présente comme «le plus grand atelier d’aviation privé au monde», capable de réaliser les projets les plus ambitieux. A l’aéroport de Bâle-Mulhouse, l’entreprise dispose de cinq hangars où plusieurs avions long-courriers peuvent être modifiés ou entretenus simultanément.

«Palais des airs»

Le Boeing offert au gouvernement américain, surnommé «palais des airs», est longtemps resté dans les hangars suisses. L’intérieur est digne d’un hôtel de luxe: plusieurs chambres avec salles de bain privées, un salon, une salle de séjour, une aire de jeux pour enfants, et des espaces séparés pour les passagers supplémentaires. L’équipage, lui aussi, dispose de ses propres quartiers.

Donald Trump n’a pas caché son enthousiasme. «Il serait stupide de refuser un tel avion», a-t-il déclaré. Le président a rappelé que les deux appareils Air Force One actuellement en service datent de 1987 et que leur remplacement, commandé à Boeing, ne sera probablement pas livré avant 2028, un retard qu’il a vivement critiqué.

«Pourquoi pas?»

«Pourquoi n’accepterais-je pas ce cadeau?», a lancé Trump face aux critiques. Le gouvernement qatari, lui aussi, minimise l’affaire. «C’est une simple transaction d’Etat à Etat», a déclaré le Premier ministre du Qatar à CNN, en affirmant ne pas comprendre la polémique.

L’avion, livré initialement au Qatar en 2012, n’est cependant pas encore prêt à voler pour Trump. Le Pentagone a confirmé que l’appareil sera intégré conformément aux règles en vigueur, mais qu’il devra d’abord être équipé de dispositifs de sécurité spécifiques avant de devenir un Air Force One opérationnel. Une transformation qui s’annonce coûteuse: la valeur actuelle de l’avion est pourtant déjà estimée à quelque 400 millions de dollars.

Accusations de corruption

Mais le geste du Qatar suscite de vives critiques à Washington. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un risque de conflit d’intérêts. Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a dénoncé une «corruption flagrante» et une «menace grave pour la sécurité nationale». Il a même ironisé: «Ce cadeau est tellement douteux que même Poutine n’en reviendrait pas.»

Des rumeurs non confirmées relayées par les médias américains laissent entendre que, si Trump devait quitter la présidence après un second mandat, l’avion pourrait ne pas rester dans le giron de l’Etat, mais devenir un jet personnel du futur ex-président.

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