C'est son premier grand voyage à l'étranger. Mardi matin, le président américain a atterri en Arabie saoudite. Il se rendra au Qatar mercredi et jeudi aux Emirats arabes unis.
Lors de ce voyage, il est question de sécurité et de coopération économique avec les partenaires stratégiques des Etats-Unis. Alors que le Qatar est souvent cité dans le cadre des accusations de corruption portées contre Trump, l'entourage du président commence à s'inquiéter.
Un cadeau à 400 millions de dollars
Donald Trump prévoit d'accepter un jumbo de luxe, un avion d'une valeur d'environ 400 millions de dollars, comme cadeau de la famille royale qatarie. L'appareil devrait servir de nouvel Air Force One.
Les critiques considèrent qu'il s'agit d'une violation de la clause de rémunération de la Constitution américaine. Celle-ci interdit aux représentants du gouvernement d'accepter des cadeaux d'Etats étrangers sans l'accord du Congrès. Pour beaucoup, cette pratique constitue un pot-de-vin ou une influence étrangère. Surtout si Trump conserve le jet après son mandat présidentiel.
Le politicien démocrate Adam Schiff qualifie cela de «corruption». Son collègue de parti Chuck Schumer a déclaré sur X: «Son auto-enrichissement éhonté est sans précédent dans l'histoire américaine.»
Le sénateur républicain Rand Paul a également déclaré à Fox News qu'il ne pensait pas que le plan du président soit une bonne idée. L'activiste Laura Loomer, proche de Donald Trump, qualifie elle aussi la situation de «honteuse», critiquant au passage les liens du Qatar avec des groupes comme le Hamas et le Hezbollah.
Des millions via les cryptos
En parallèle, Trump et sa famille sont accusés d'encaisser des sommes considérables de la part d'investisseurs étrangers par le biais de leur cryptomonnaie $TRUMP. Selon les rapports, Trump aurait encaissé environ 300 millions de dollars américains, une grande partie des principaux investisseurs n'étant pas américains, mais issus de pays comme le Qatar.
La Trump Organization, dirigée par les fils de Trump, Donald Jr. et Eric, est par ailleurs critiquée pour ses affaires au Proche-Orient. Fin avril, un accord de 5,5 milliards de dollars pour un complexe de golf au Qatar a été rendu public. Les critiques y voient un conflit d'intérêts, car de telles transactions pourraient influencer les décisions politiques du président.
Les démocrates sont les «corrompus»
Donald Trump n'est pas satisfait des actuels avions Air Force One, vieux d'environ 35 ans. Sur Truth Social, il qualifie la transaction prévue de «publique et transparente» et souligne que l'avion sera remis au ministère américain de la Défense et ne lui appartiendra pas personnellement. La ministre de la Justice Pam Bondi a confirmé, selon certains rapports, que le don ne constituait pas un pot-de-vin, car il n'est pas lié à une contrepartie spécifique.
Trump souligne par ailleurs le fait que ce cadeau permettra d'économiser l'argent des contribuables. Au contraire des démocrates qui sont des «corrompus» et des «perdants» qui dépensent de l'argent inutilement. Jusqu'à présent, la famille Trump semble largement ignorer les reproches en lien avec leur cryptomonnaie. Pourtant, un expert du transport aérien présidentiel a assuré que ce cadeau «gratuit», coûterait en fait des centaines de millions de dollars aux contribuables, afin d'être entièrement transformé pour répondre aux standards de sécurité et de communication d’un président américain.
«Un accident politique qui ne demande qu'à se produire»
Si Trump accepte le précieux cadeau du Qatar, il sera accusé de corruption – même si l'accord est juridiquement garanti. Les activités de cryptomonnaie et les investissements étrangers ajoutés à cela renforcent l'idée que le chef de la Maison Blanche utilise sa position de pouvoir pour s'enrichir personnellement.
Le «Wall Street Journal» écrit que le comportement de Trump est un cadeau pour les démocrates. Et que les affaires de cryptomonnaie de la famille Trump ressemblent à «un accident politique qui ne demande qu'à se produire».
Dans ce contexte, les spots publicitaires démocrates contre Trump pour les prochaines élections législatives de novembre 2026 devraient s'écrire pratiquement tout seuls.