La police fédérale canadienne a indiqué jeudi avoir ouvert une enquête sur deux nouveaux «postes de police» chinois présumés qui auraient été installés par Pékin pour «harceler» des expatriés au Canada. Ces investigations s'ajoutent à celles ouvertes ces derniers mois concernant d'autres possibles postes de police chinois installés dans le pays, allégations que Pékin a démenties.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a précisé à l'AFP que l'enquête est en cours au Québec. Les deux postes présumés seraient situés à Montréal et dans sa banlieue, à Brossard. «La GRC reconnaît que des Canadiens d'origine chinoise sont victimes d'activités alléguées menées par ces centres», a ajouté Charles Poirier, le porte-parole de la GRC. «Ces activités et aucune autre forme d'intimidation, de harcèlement ou de ciblage préjudiciable envers des communautés ou des personnes en diaspora au Canada ne seront tolérées», a-t-il assuré.
Une cinquantaine dans le monde
Interrogé jeudi à ce sujet, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a estimé que les «cibles» d'ingérence étrangère étaient en effet «les communautés de diaspora, les communautés d'origine chinoise ou iranienne qui sont ici au Canada».
«On est en train de s'assurer que nos systèmes de renseignement prennent cela au sérieux. C'est un enjeu qui nous préoccupe énormément», a-t-il déclaré. Les précédentes enquêtes avaient été lancées après que le groupe de défense des droits humains Safeguard Defenders eut révélé en septembre qu'il existait 54 postes de police similaires dans le monde, dont trois dans la région de Toronto, la plus grande ville canadienne.
Selon cette ONG basée en Espagne, certains de ces postes collaboreraient avec la police chinoise pour mener des «opérations de maintien de l'ordre sur le sol étranger». En décembre, le gouvernement avait demandé à l'ambassadeur de Chine au Canada de s'expliquer concernant ces postes de police et averti de possibles mesures en réaction.
Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait qualifié ces allégations de «complètement fausses» et assuré que Pékin respectait «pleinement» la souveraineté des autres pays.