Une querelle centenaire
Affrontements meurtriers entre deux villages en conflit au Guatemala

Au Guatemala, des affrontements violents ont éclaté entre deux villages en conflit, faisant plusieurs morts et blessés. Les heurts, liés à des tensions locales persistantes, ont mobilisé les forces de sécurité, tandis que les autorités appellent au calme et au dialogue.
Des personnes transportent un cercueil après une attaque menée par des hommes armés à Nahuala, au Guatemala, le 14 décembre.
Photo: AP
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AFP Agence France-Presse

Des affrontements dans une région indigène de l'ouest du Guatemala, où les habitants de deux communes s'opposent autour d'un conflit foncier, ont fait plusieurs morts samedi: cinq, selon les autorités guatémaltèques, treize, selon le maire d'une des communes, qui accuse l'armée. Le gouvernement central fait état de cinq morts et accuse des groupes criminels d'avoir provoqué des violences dans la région en menant des attaques armées contre l'armée.

Mais Manuel Guarchaj, maire de la commune de Nahuala, évoque un bilan de 13 morts, dont il impute la responsabilité à l'armée. «Treize personnes ont été brutalement assassinées lors d'une embuscade tendue par l'armée guatémaltèque et des habitants de Santa Catarina Ixtahuacán», la commune ennemie, a accusé le maire. Le ministère de la défense a fait état de son côté d'un «échange de tirs entre groupes armés» des localités rivales habitées par des communautés mayas.

Conflit de plus de 100 ans

Lors de cet incident, a-t-il précisé lors d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, un détachement militaire dans la zone a également été attaqué «avec des armes à feu de haute puissance», faisant sept blessés dont trois graves parmi les soldats. Le conflit foncier entre les deux villages habités par des communautés indigènes mayas dure depuis plus de 100 ans et a suscité de nombreux épisodes de violences.

A la fin 2021, 13 personnes, dont trois enfants d'une même fratrie, avaient été assassinées dans le village de Chiquix, à côté de Nahuala, poussant le gouvernement à décréter l'état de siège dans la zone. En mai 2020, après une nouvelle escalade de violence dans cette région, le président avait déjà décrété l'état de siège et tenté d'instaurer un dialogue entre communautés, qualifié d'"échec» par celle de Santa Catarina Ixtahuacan. Au Guatemala, les communautés indigènes, dont la majorité des membres vit dans la pauvreté, représentent plus de 40% des 19 millions d'habitants.

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