Jeudi midi, la police régionale de Styrie et le parquet de Graz ont tenu une conférence de presse sur l'état actuel de l'enquête concernant la fusillade dans un lycée en Autriche. Un ancien élève a tué neuf élèves et une enseignante, et blessé grièvement onze personnes. Il s'est ensuite suicidé dans les toilettes de l'école.
Selon Michael Lohnegger, directeur de l'Office régional de police criminelle de Styrie, l'auteur du crime, Artur A.* a débarqué dans l'école mardi à 9h43. Il portait un sac à dos contenant des armes et des munitions, avant de se rendre au troisième étage. Là, il aurait enfilé des lunettes de tir et un casque.
La fusillade a duré sept minutes
L'auteur aurait utilisé un pistolet de marque Glock et un fusil à deux canons sciés sur la crosse. Artur A. possédait aussi un couteau de chasse.
Selon Michael Lohnegger, la première patrouille est arrivée à l'école à 10h06, peu avant que le forcené ne se suicide. Selon certaines informations, le suicide aurait eu lieu à 10h07. La fusillade a duré sept minutes au total.
L'auteur, un introverti
L'auteur était une personne très introvertie, qui vivait recluse, soutient Michael Lohnegger. Il aimait passer son temps à jouer à des jeux vidéos de tir.
L'enquêteur a également donné des détails sur les plans de la fusillade. «Il avait un plan de déroulement minutieux. Il s'est informé précisément au préalable et a réfléchi depuis quel étage il allait lancer l'attaque.» Ses notes n'indiquaient toutefois pas le jour du crime. Toujours selon Michael Lohnegger, le jour du crime, l'auteur se serait rendu en train à Graz pour aller ensuite à l'école à pied.
Le mobile n'est toujours pas clair
Tous les documents analysés jusqu'à présent n'indiquent toujours pas de mobile clair: il semblerait que l'auteur n'avait pas de relation proche avec les victimes durant sa scolarité, et ne connaissait pas l'enseignante tuée. Selon Michael Lohnegger, un autre enseignant se trouve parmi les blessés. Il n'a cependant pas précisé si ce dernier et l'auteur se connaissaient. Selon les informations, 400 personnes au total se trouvaient dans le bâtiment au moment des faits.
L'enquête continue
Jeudi, soit deux jours après la fusillade, les enquêteurs poursuivaient la collecte d’indices sur les lieux du crime. Parallèlement, ils analysaient des données et continuaient d'interroger des témoins proches du tireur ainsi que de l’école, a rapporté l’agence de presse autrichienne APA, citant un porte-parole de la police régionale de Styrie. La conservation des preuves et la reconstitution des faits pourraient donc encore prendre plusieurs jours.
Selon l'APA, le porte-parole de la police a évoqué une plateforme de la police permettant de télécharger des photos et vidéos liées à la fusillade. Des enregistrements provenant des salles de classe y ont déjà été déposés et sont actuellement visionnés au fur et à mesure.
Cette tuerie a provoqué une profonde émotion dans tout le pays. Le gouvernement de Vienne a décrété un deuil national de trois jours, qui se termine ce jeudi soir par un service commémoratif dans la cathédrale Saint-Etienne de Vienne. Le président autrichien Alexander Van der Bellen et le chancelier Christian Stocker sont attendus.
*Nom d'emprunt