Gérants, anciens ministres, maires, ...
Incendie meurtrier d'une discothèque en Macédoine du Nord: 34 personnes inculpées

A la suite de l'incendie tragique d'une discothèque à Kocani, 34 personnes font face à des accusations en Macédoine du Nord. L'enquête a mis en lumière de nombreuses infractions aux règles de sécurité, impliquant des hauts fonctionnaires et d'anciens ministres.
Publié: 14:40 heures
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Dernière mise à jour: 14:56 heures
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Des manifestations sont aussi organisées depuis des semaines pour exiger une enquête sur la responsabilité de la police.
Photo: IMAGO/NurPhoto
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AFP Agence France-Presse

Le bilan de l'incendie d'une discothèque en Macédoine du Nord en mars dernier est monté à 63 morts mardi après le décès d'un musicien qui n'a pas survécu à ses blessures, a annoncé le procureur du pays.

Vladimir Blazev-Panco, âgé de 46 ans et chanteur du groupe DNK, est mort à Skopje mardi matin où il avait été hospitalisé dans un état grave, a confirmé le magistrat.

Le dernier bilan faisait état de 62 morts et 200 blessés, principalement des jeunes de 16 à 26 ans, dans cet incendie, l'un des plus meurtriers d'Europe, qui s'est déclaré dans la nuit du 15 au 16 mars pendant un concert de hip-hop dans une boîte de nuit de Kocani (est).

63 morts, plus de 200 blessés

Le parquet général de Macédoine du Nord a annoncé vendredi l'inculpation de 34 personnes, dont d'ex-ministres et de hauts fonctionnaires, dans le cadre de l'enquête sur l'incendie meurtrier de la boîte de nuit de Kocani (est) en mars.

Le feu s'était déclaré dans la nuit du 15 au 16 mars en plein concert de hip-hop, tuant et blessant surtout des jeunes. L'établissement était bondé – environ 650 personnes – et l'enquête a révélé plusieurs violations des normes de sécurité sur fond de corruption.

«Aujourd'hui, un acte d'accusation a été déposé devant le tribunal de première instance de Kocani à l'encontre de 34 individus et trois entités juridiques pour des actes criminels ayant mis en danger la vie, l'intégrité physique des personnes et des biens», a déclaré le procureur Ljupco Kocevski.

D'anciens ministres inculpés

Parmi ces personnes se trouvent le propriétaire de la boîte de nuit, d'ancien ministres, des maires et des hauts fonctionnaires. Presque toutes les réglementations relatives à l'exploitation d'une boîte de nuit ont été enfreintes, a ajouté le procureur, citant notamment un nombre insuffisant d'extincteurs et de sorties de secours, ainsi que des licences falsifiées.

Toutes les personnes inculpées «avaient le pouvoir et les compétences juridiques pour prévenir la tragédie (...) mais personne ne l'a fait», a expliqué Ljupco Kocevski. «Le mépris des procédures de sécurité par de nombreux individus et institutions a contribué aux conséquences extrêmement graves» et empêché de «sauver 62 jeunes vies», a-t-il estimé.

Des policiers arrêtés

Dans une enquête distincte menée par le bureau du procureur pour le crime organisé et la corruption, 13 policiers et fonctionnaires ont été arrêtés jeudi. Des manifestations hebdomadaires sont organisées par les parents et proches des victimes depuis des semaines pour exiger des autorités qu'elles enquêtent aussi sur la responsabilité des forces de police.

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