Le Congrès américain a destitué vendredi le républicain George Santos, un élu qui s'est illustré par ses mensonges répétés. Il est aussi accusé de délits financiers. La Chambre des représentants n'a utilisé une telle sanction que cinq fois dans son histoire. Après son élection en novembre 2022, et à la suite de révélations du New York Times, George Santos avait dû admettre avoir menti sur des pans entiers de sa vie pour embellir son CV.
Il avait concédé n'avoir jamais travaillé pour les grandes banques américaines Goldman Sachs ou Citigroup, ni détenir de diplôme de la New York University (NYU). Egalement accusé d'avoir exagéré la réalité en se présentant comme «un Américain fier d'être juif», ou encore comme le petit-fils de survivants de la Shoah ayant fui la barbarie nazie, il avait refusé de démissionner.
Elu de l'Etat de New York, George Santos, 35 ans, a également été inculpé d'escroquerie envers ses donateurs ainsi que pour blanchiment et fraude électronique. Il a plaidé non coupable. «J'ai accepté mon destin. Si la volonté de Dieu est de me garder ici je resterai, si sa volonté est que je parte, je partirai», avait-il déclaré vendredi matin à Fox News.
«Indigne de servir comme membre»
Le 17 novembre, le président de la commission d'éthique de la Chambre des représentants à majorité républicaine, Michael Guest, a déposé une motion visant à exclure George Santos, le jugeant «indigne de servir comme membre» de cette institution. Au début du mois, une précédente motion d'exclusion avait été rejetée car elle n'avait pas recueilli la majorité des deux tiers des voix des représentants présents nécessaire.
Mais après la publication d'un rapport de la commission d'éthique de la Chambre l'accusant d'avoir «gravement discrédité» l'institution, de nombreux élus s'étaient dits prêts à changer d'avis. Une centaine de républicains et plus de 200 démocrates ont voté vendredi pour l'évincer.
Le dernier élu de la Chambre des représentants exclu par ses pairs était le démocrate de l'Ohio James Traficant, évincé en 2002 sur la base de dix chefs d'accusation, dont celui de corruption. Il avait, la semaine suivante, été condamné à huit ans de prison.
(ATS)