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Plus de 50 personnes enlevées dans une attaque de bandits au Nigeria

Plus de 50 personnes ont été enlevées cette semaine au nord-ouest du Nigeria, lors d’une attaque menée par des bandits armés, dans une région en proie à une insécurité croissante. Le phénomène des enlèvements de masse s’intensifie dans le pays.
Publié: 13:56 heures
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Plusieurs Etats du Nigeria sont, depuis des années, terrorisés par des gangs de criminels appelés «bandits» par les autorités.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Des hommes armés ont kidnappé plus de 50 personnes dans le nord-ouest du Nigeria cette semaine, selon un rapport d'experts sur la surveillance des violences au Nigeria rédigé pour l'ONU et consulté par l'AFP dimanche. Des «bandits armés» ont fait irruption vendredi dans le village de Sabon Garin Damri dans l'Etat de Zamfara, selon le rapport, dans une région qui souffre de longue date de la violence des gangs qui kidnappent les populations pour des rançons, pillent les villages et prélèvent des taxes.

Le rapport précise que si l'attaque de vendredi était le premier incident d'"enlèvement de masse» dans ce secteur cette année, «la tendance récente des enlèvements de masse dans le Zamfara est préoccupante». Le document note «un changement de stratégie des bandits vers des attaques de plus grande envergure dans le nord de Zamfara».

Un porte-parole de la police de Zamfara n'a pas répondu à une demande de commentaire. Les Etats du centre et du nord-ouest du Nigeria sont, depuis des années, terrorisés par des gangs de criminels appelés «bandits» par les autorités. Les violence, qui étaient à l'origine liées à des conflits pour les droits à la terre et à l'eau entre éleveurs et agriculteurs, se sont transformées en affrontements liés au crime organisé, avec des gangs prenant le contrôle de communautés rurales où le gouvernement est peu ou pas présent.

Des tueries en masse

Depuis 2011, le trafic d'armes s'est intensifié et le Sahel dans son ensemble a sombré dans le chaos. Une coopération croissante entre gangs armés et jihadistes, responsables d'une insurrection armée depuis 16 ans dans le nord-est, aggrave les attaques face à des militaires qui semblent dépassés malgré une meilleure coordination entre l'armée de l'air et l'armée de terre.

L'apparition récente du groupe jihadiste Lakurawa dans le nord-ouest a renforcé l'insécurité dans la région. Le mois dernier, des «bandits» dans le Zamfara ont tué 33 personnes qu'ils avaient kidnappées en février malgré le versement d'une rançon de 33'700 dollars, ont déclaré des responsables locaux et des habitants à l'AFP, qui affirment que trois bébés sont morts en captivité.

Il y a deux semaines, au moins 95 membres de ces gangs ont été tués lors d'un assaut aérien et terrestre dans l'Etat du Niger. La semaine dernière, les forces de l'ordre nigérianes ont tué 45 «bandits», lors d'une fusillade dans le centre du pays, selon un rapport d'experts. Cette offensive a été lancée après des rapports des renseignements avertissant d'une attaque en préparation dans et autour de la zone d'Iburu, selon le rapport.

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