Alors qu'une partie du pays était toujours confrontée à une vague de chaleur inédite, le taux de participation en Métropole s'élevait à 38,11% à 17h00 selon le ministère de l'Intérieur. Elle est en baisse par rapport au premier tour il y a une semaine (39,42%) mais en progression par rapport au second tour en 2017, où elle atteignait 35,33% à la même heure.
Selon les premières estimations de trois instituts de sondage, l'abstention s'élèvera au final à 54%. Soit davantage qu'au premier tour (52,5%) mais moins qu'au second tour en 2017 où les Français avaient été 57,4% à déserter les urnes, un record depuis 1958. La mobilisation est un enjeu déterminant en ce week-end de grandes chaleurs.
Majorité pas acquise
Plus de 48 millions de Français étaient appelés aux urnes, jusqu'à 18h00, 20h00 dans les grandes villes, pour ce second tour. La coalition présidentielle Ensemble! espère y décrocher une nouvelle majorité absolue en faisant élire 289 députés sur 577. Cette majorité est loin d'être acquise selon les sondages, vu la percée attendue de la gauche unie sous la bannière de la Nupes.
Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, a voté au Touquet vers 13h00 dans son bureau de vote habituel. Le chef de l'État est ensuite allé saluer des partisans et des curieux qui l'attendaient à l'extérieur, sous la pluie, signant des autographes, y compris sur une jambe plâtrée.
Le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, qui ne se représente pas, a glissé un bulletin dans l'urne à Marseille et Marine Le Pen dans son fief de Hénin-Beaumont.
Ministres en danger
La journée a mal commencé pour le camp présidentiel avec la défaite en Guadeloupe de la secrétaire d'État à la Mer Justine Benin, battue avec 41,35% des voix derrière un candidat de gauche soutenu par la Nupes. Conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron, Mme Benin devra quitter le gouvernement.
Huit des neuf candidats soutenus par la Nupes ont été élus en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, où on a voté dès samedi et qui restent donc majoritairement à gauche.
À noter aussi, l'élection en Polynésie de l'indépendantiste Tematai Le Gayic qui pourrait devenir, à 21 ans, le plus jeune député de l'histoire de la Ve République. Il reste en métropole encore deux candidats en lice plus jeunes que lui.
D'autres ministres sont sous la menace. C'est le cas notamment pour Amélie de Montchalin (Transition écologique), en grand danger dans l'Essonne, comme pour le patron d'En Marche et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini ou encore pour le ministre délégué à l'Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.
À Oyonnax (Ain), deux jeunes femmes, seins nus ont manifesté devant la mairie pour réclamer la «démission» du ministre des Solidarités Damien Abad, mis en cause pour des violences sexuelles, en tapant sur des casseroles, selon une vidéo diffusée sur Twitter par le mouvement féministe Femen.
Au coude à coude
Ce second tour vient clore une longue séquence électorale, ouverte le 10 avril par le premier tour de la présidentielle, qui avait vu la réélection d'Emmanuel Macron. Mais la partie s'annonce plus incertaine aux législatives après la percée surprise de la Nupes et de l'extrême droite.
Au premier tour, la majorité sortante, qui se présente sous l'étiquette Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons), est arrivée au coude-à-coude - autour de 26% des voix - avec l'alliance de gauche (LFI, PS, EELV et PCF). Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen a totalisé 18,7%, soit 5,5 points de plus qu'en 2017, devant Les Républicains et ses alliés de l'UDI tombés à 11,3%.
Le scrutin dira si le RN obtient un groupe, soit au moins quinze députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole. Le parti d'extrême droite n'y est parvenu qu'une fois dans son histoire, de 1986 à 1988, du temps du Front national, grâce à la proportionnelle.
(ATS)