Au pouvoir de 2019 à la fin mai, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, est issu de l'une de ces grandes familles qui dominent depuis des décennies la politique grecque.
Ce diplômé de l'université américaine d'Harvard est le fils d'un ancien Premier ministre, Konstantinos Mitsotakis, mais aussi le frère de l'ancienne ministre de la Culture puis des Affaires étrangères, Dora Bakoyanni. Son neveu est l'actuel maire d'Athènes. Un autre de ses neveux a été jusqu'à l'an dernier l'un de ses proches conseillers.
Après une carrière dans la finance londonienne au sein notamment du cabinet de conseil américain McKinsey, il est élu député de la Nouvelle-Démocratie pour la première fois en 2004 avant d'assumer des portefeuilles ministériels dans différents gouvernements conservateurs.
En pleine crise financière, il fut chargé, en tant que ministre de la Réforme administrative, de procéder à des réductions massives d'effectifs dans la fonction publique.
Désigné à la tête du parti en 2016, cet homme peu réputé pour ses talents d'orateur gagne les élections législatives de 2019, une victoire qui rapproche le courant libéral qu'il représente au sein de la Nouvelle-Démocratie de son aile nationaliste.
Un positionnement dur sur les politiques migratoires
Kyriakos Mitsotakis met en exergue «la reprise robuste» de l'économie durant son mandat après la débâcle des années de crise et de plans de sauvetage aux conditions drastiques.
Responsable à poignes sur les questions de sécurité, il a renforcé la police, passé de gros contrats d'armement, en particulier avec la France. Il a en outre étendu un mur métallique le long de la frontière avec la Turquie pour lutter contre ce qu'il qualifie d'"invasion» de migrants.
Son mandat a par ailleurs été entaché par un scandale d'écoutes téléphoniques illégales de journalistes et d'adversaires politiques.
Peu à l'aise dans les bains de foule, il s'est s'efforcé de corriger son image en apparaissant en tenue décontractée dans ses déplacements de campagne: chemise blanche, sans cravate.
Il a aussi beaucoup misé sur les réseaux sociaux, notamment pour tenter d'attirer la jeunesse avec des mini-vidéos sur Tiktok.
A la tête d'un vaste patrimoine immobilier, Kyriakos Mitsotakis est marié à une femme d'affaires, Mareva Grabowski, et est père de trois enfants.
Tsipras, le vétéran en sursis
Son principal adversaire, le pugnace dirigeant de Syriza Alexis Tsipras apparaît en position de faiblesse pour ces élections après un revers cinglant lors du scrutin du 21 mai.
Et une nouvelle défaite poserait avec plus d’acuité encore la question de son maintien à la tête de son parti de gauche.
Après la douloureuse défaite il y a cinq semaines, il n'a pas fait mystère du fait qu'il avait songé à jeter l'éponge. Avant de se raviser.
«Je n'ai jamais reculé et je n'ai jamais déserté», a justifié celui qui fut élu deux fois Premier ministre en 2015, année troublée marquée à la fois par une grave crise financière et migratoire.
Dans une Grèce encore marquée par les années de crise, il reste l'homme du bras-de-fer avec les créanciers de la Grèce, depuis que le pays est passé à deux doigts de sortir de la zone euro.
Après une volte-face qui lui avait fait accepter les conditions drastiques dictées par l'UE pour l'octroi d'un nouveau plan d'aide, Alexis Tsipras avait dû consentir à mettre en oeuvre de douloureuses mesures d'austérité.
Ce «Mélenchon grec»...
Une partie de son électorat ne le lui a jamais pardonné. Depuis, ce «Mélenchon grec», comme le surnommait la presse en 2015, a largement repositionné son parti vers le centre-gauche.
Cet homme de 48 ans connu pour ne jamais porter de cravate était parvenu durant son mandat à mettre un terme à une longue dispute diplomatique avec son voisin, la Macédoine du Nord.
Membre de la jeunesse communiste, Alexis Tsipras avait pris les rênes de Syriza en 2008, à seulement 33 ans.
Père de deux enfants, il vit avec sa compagne depuis le lycée.
(AFP)