Le principal parti pro-militaire de Birmanie se dirige, comme attendu par les analystes, vers une «majorité» après la première phase des élections législatives organisées par la junte, a indiqué lundi à l'AFP l'un de ses responsables.
Le Parti de l'union, de la solidarité et du développement «remporte une majorité de sièges dans tout le pays selon différents rapports», a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, n'étant pas autorisé à parler à la presse.
Les résultats officiels de la première phase du scrutin, organisée dimanche dans une partie seulement des circonscriptions, n'ont pas encore été communiqués par la commission électorale birmane. Deux autres phases sont prévues les 11 et 25 janvier.
Une élection dénoncée
Après avoir pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat en 2021, la junte présente ces élections législatives comme un retour à la démocratie, mais de nombreux pays et observateurs internationaux dénoncent une manoeuvre destinée à pérenniser le régime militaire.
Le parti d'Aung San Suu Kyi, dissous par l'armée, ne figurait pas sur les bulletins de vote et la prix Nobel de la paix est emprisonnée depuis le putsch militaire, qui a déclenché une guerre civile.
Le chef de la junte Min Aung Hlaing a affirmé dimanche que l'élection était «libre et équitable» après avoir voté dans la capitale, Naypyidaw. «Elle est organisée par l'armée, nous ne pouvons pas laisser ternir notre nom».
La première phase du scrutin -- la plus large des trois -- devait se tenir dans 102 des 330 cantons du pays, dont de larges régions sont contrôlées par des groupes rebelles. L'armée a reconnu que les élections ne ne pourraient pas avoir lieu dans près d'une circonscription sur cinq de la chambre basse.