Un parti populiste en progression dans les sondages avant les élections sénatoriales de dimanche au Japon a nié tout lien avec la Russie, après qu'une de ses candidates a accordé une interview à un média d'Etat russe. La vie politique japonaise est dominée depuis longtemps par le Parti libéral-démocrate (PLD, centre droit), les groupes populistes restant en marge.
Mais le parti anti-immigration Sanseito surfe actuellement sur une vague de soutien populaire grâce à son programme provocateur prônant la «priorité au Japon», qui s'oppose notamment au mondialisme, à l'immigration et aux capitaux étrangers. Des sondages suggèrent qu'il pourrait remporter plus de 10 sièges à la chambre haute, contre deux actuellement, alors que la coalition du Premier ministre Shigeru Ishiba risque de perdre sa majorité.
La polémique actuelle concerne «Saya», une candidate débutante de Sanseito, apparue lundi dans une interview publiée sur le compte X de la version japonaise du média d'Etat russe Sputnik. Cette interview a semé la confusion et suscité des spéculations sur de possibles affinités prorusses du parti, ce que son chef Sohei Kamiya a démenti mardi lors d'une émission diffusée en ligne.
La Russie tapie dans l'ombre
«Ni avec la Russie, ni avec la Chine, ni avec les Etats-Unis. Nous n'en avons pas. Nous maintenons une diplomatie équilibrée avec tous les pays», a-t-il affirmé. Sohei Kamiya, 47 ans, a attribué l'interview de Saya sur Sputnik à une «erreur humaine», affirmant n'avoir eu aucune connaissance de cette initiative. La position de Sanseito sur la Russie avait déjà été critiquée auparavant, lorsque le chef du parti avait affirmé que la Russie ne devait pas être tenue entièrement responsable de la guerre en Ukraine.
«L'invasion militaire de la Russie était bien sûr mauvaise, mais il y a des forces aux Etats-Unis qui ont poussé la Russie à agir ainsi», a déclaré Sohei Kamiya mardi. «J'ai donc dit une fois qu'il n'était pas juste de dire que la Russie est la seule à blâmer, et les gens ont commencé à dire que j'étais prorusse», a-t-il ajouté.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement, Kazuhiko Aoki, a déclaré mercredi que «le Japon devient lui aussi une cible» d'ingérences électorales étrangères via les réseaux sociaux. L'Union européenne a interdit Sputnik, ainsi que d'autres médias d'Etat russes, pour «désinformation et manipulation de l'information». L'agence a également été sanctionnée par les Etats-Unis.