Les élus sur le fiasco des douanes
«Avec les Etats-Unis, la stratégie de la courbette était naïve!»

L'annonce des droits de douane par Donald Trump met le monde politique en émoi. Blick s'est entretenu avec des responsables de la politique financière et de la politique étrangère.
Publié: 13:59 heures
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Dernière mise à jour: 14:05 heures
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Karin Keller-Sutter a rencontré Donald Trump lors des funérailles du pape François au Vatican.
Photo: efgersg
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Andreas Schmid et Rebecca Wyss

Vendredi, la décision de Donald Trump a provoqué une onde de choc à Berne. Le président américain a décidé d'imposer des droits de douane de 39% à la Suisse. Une annonce accueillie avec stupeur au Palais fédéral, où règnent l’inquiétude et l’indignation.

La conseillère nationale bâloise Sarah Wyss, membre du Parti socialiste (PS), préside la commission des finances. Elle qualifie les droits de douane américains de 39% de «catastrophe pour la politique financière.» Selon elle, les prévisions économiques deviennent ainsi caduques et il faudra, le cas échéant, adapter la planification financière à long terme.

La Commission des finances se penchera sur la nouvelle situation de départ lors de sa prochaine réunion en septembre. «Il s'avère maintenant que la stratégie de la courbette de la Suisse était erronée et naïve, critique Sarah Wyss. La stratégie de jouer les meilleurs amis des Etats-Unis s'est avéré fatale.»

L'achat des F-35 remis en question

La présidente de la commission des finances estime en outre que la Suisse devrait envisager de résilier le contrat d'achat des avions de combat F-35. Sarah Wyss déclare à Blick: «En juin déjà, nous avons décidé d'inviter le ministre de la Défense Martin Pfister à la séance ordinaire de septembre de la Commission des finances en raison des discussions sur le prix fixe et des conséquences possibles sur la politique financière.»

Le conseiller national de l'Union démocratique du centee (UDC) zurichois Thomas Matter explique ce coup de marteau douanier par le fait que «nous aurions dû avoir une relation plus étroite avec Washington, nous aurions dû l'entretenir beaucoup plus». L'administration fédérale et le département des Affaires étrangères auraient négligé cela pendant des années. Il demande un changement de direction. Selon lui, l'administration fédérale doit désormais se détacher de l'UE et s'orienter davantage vers les USA et l'Asie.

Le PLR prend la défense de KKS

Le conseiller national du Parti libéral-radical (PLR) zurichois Andri Silberschmidt parle d'un véritable «cauchemar». Selon lui, «nous devons trouver rapidement une solution avec Trump» et prendre des mesures pour protéger les emplois. Des mesures telles que l'indemnisation du chômage partiel. «Il s'agit maintenant d'amortir le premier choc économique», souligne le vice-président du PLR zurichois.

Andri Silberschmidt n'accepte pas la critique adressée à la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, selon laquelle elle se serait laissée berner et aurait fait de la figuration. «C'est une attitude arrogante. Après coup, tout le monde sait toujours mieux!»

Renégocier jusqu'au 7 août

Pour le conseiller aux Etats saint-gallois du Centre Benedikt Würth, il s'agit maintenant de négocier encore intensivement avec les Etats-Unis jusqu'à l'expiration du délai le 7 août, afin d'obtenir une issue favorable. Il espère qu'il sera encore possible d'obtenir un accord au niveau de l'accord entre l'UE et les Etats-Unis, c'est-à-dire environ 15% de droits de douane.

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Quelqu'un doit faire comprendre au président Trump que le commerce de l'or en particulier n'est pas un commerce de marchandises
Benedikt Würth, conseiller aux Etats du Centre
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«Quelqu'un doit faire comprendre au président Trump que le commerce de l'or en particulier n'est pas un commerce de marchandises à proprement parler et qu'il fausse massivement le prétendu déficit commercial.» Les branches qui doivent se positionner différemment en raison des droits de douane «doivent maintenant être soutenues par les moyens habituels», déclare Benedikt Würth, qui est membre de la commission des finances et de la politique extérieure du Conseil des Etats.

Eviter le pire

Le président des Vert'libéraux Jürg Grossen déclare lui: «Le président Donald Trump joue au chat et à la souris avec la Suisse». Il y a un risque de rupture. «Le Conseil fédéral doit maintenant descendre de ses grands chevaux et éviter le pire d'ici le 7 août».

Pour la présidente du parti des Vert-e-s, Lisa Mazzone, se mettre à genoux devant le président américain serait «définitivement la mauvaise direction». Les entreprises technologiques américaines devraient être taxées et la Suisse devrait annuler l'acquisition des avions de combat F-35. En outre, Lisa Mazzone demande que l'on renonce au paquet d'économies actuel afin d'amortir les conséquences des droits de douane.

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