«Nous sommes tombés d'accord pour dire que cela ne peut pas continuer comme cela», a affirmé à la presse l'émissaire. Une conclusion à laquelle il était déjà arrivé lors de la précédente réunion il y a neuf mois.
Mais depuis, les coprésidents du comité, celui nommé par le gouvernement Ahmad Kuzbari et celui désigné par les opposants Hadi al-Bahra, avaient accepté tous deux de rencontrer dans la même salle Geir Pedersen. Et les deux parties avaient aussi favorablement accueilli le scénario de projets de textes constitutionnels sur plusieurs thématiques.
Un «manque de volonté politique»
De lundi à jeudi, pour cette sixième réunion dans le cadre du comité constitutionnel, les 15 membres nommés par le gouvernement ont présenté leurs approches sur la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'extrémisme, alors que les opposants ont donné la leur sur la sécurité. L'Etat de droit a été abordé par les représentants de la société civile au sein du comité.
Mais au moment d'évaluer la possibilité d'éléments communs, les précédents blocages ont à nouveau été observés. «J'en vois mais aussi longtemps que les parties ne les considèrent pas, je ne vais les donner pour elles», a insisté Geir Pedersen. La prochaine rencontre n'est pour le moment pas prévue.
De son côté, Ahmad Kuzbari a déploré certaines «pensées malveillantes» et «agressives» de la part des opposants. Son homologue dénonce de fausses accusations et estime lui avoir fait preuve de consensus. Il s'en prend au manque de «volonté politique» des délégués nommés par le gouvernement.
Hadi al-Bahra affirme que des convergences sont observées sur les questions de souveraineté et d'intégrité territoriale. Mais la partie gouvernementale ne les reconnaît pas parce qu'elles voient toujours les Syriens qui ne sont pas de leur côté en «ennemis», selon lui.
«Il faut avancer pour les victimes»
La réunion de cette semaine avait lieu alors que les violences ont largement diminué en Syrie. Mais la Commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU sur ce pays avait récemment relevé que de possibles crimes contre l'humanité avaient encore été perpétrés ces derniers mois.
«Nous avons une responsabilité» d'avancer pour les victimes, insiste Hadi al-Bahra qui appelle à davantage de soutien international pour convaincre le président Bachar al-Assad à oeuvrer pour une solution politique et au retrait des soldats des alliés de celui-ci. Il estime aussi qu'un retrait du Comité constitutionnel, demandé par certains opposants, n'améliorerait pas la situation sécuritaire. Il faut continuer à discuter à Genève, a-t-il ajouté.
En plus de dix ans, au moins 350'000 personnes ont été tuées en Syrie, selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, mais le nombre est probablement bien plus élevé. Plus de 13 millions de Syriens ont besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU.
(ATS)