La Chine et la Russie devraient suivre de près ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis. L'Occident dispose d'une nouvelle arme. L'entreprise d'armement américaine Anduril a dévoilé mi-avril le drone sous-marin «Ghost Shark». Les forces armées australiennes seront les premières en Occident à disposer de trois unités de cet engin sous-marin autonome dans les années à venir.
Avec une longueur de 12 mètres, une profondeur de plongée de 6000 mètres et une portée de plus de 500 kilomètres, le «Ghost Shark» offre aux Australiens de toutes nouvelles possibilités dans la conduite de la guerre dans l'Indo-Pacifique. Ces drones ne sont toutefois pas donnés. Leur prix: 140 millions de dollars américains (environ 127 millions de francs).
Utilisés en Ukraine
Depuis de nombreuses années, l'Indo-Pacifique est au centre des préoccupations de la Chine en matière de politique de sécurité. Outre Taïwan, Pékin a également pris l'Australie pour cible – par de l'espionnage, des menaces et une guerre commerciale.
Mais est-ce que l'Australie sera vraiment le premier pays à recourir au «Ghost Shark»? D'aucuns racontent qu'il a déjà été utilisé en Ukraine. Où et comment? Personne ne le sait.
Comme l'a expliqué le ministre australien de la Défense Richard Marles, le drone peut surveiller et attaquer des navires ennemis. La protection des infrastructures sous-marines comme les câbles sous-marins et les missions de reconnaissance dans les zones côtières seraient également facilitées par l'engin. «Nous prévoyons de produire 'Ghost Shark' à grande échelle en Australie pour la Royal Australian Navy et de l'exporter ensuite à nos alliés et partenaires dans le monde entier», a déclaré dans un communiqué de presse Shane Arnott, ingénieur en chef chez Anduril Industries.
Anduril révolutionne l'industrie de l'armement
Pour ses systèmes d'armes, le producteur d'armes californien mise sur un logiciel d'intelligence artificielle nommé Lattice. Selon la chaîne de télévision allemande Welt, Lattice analyse des données primordiales, identifie des cibles et peut en outre être utilisé partout lors d'un conflit: dans les airs, sur terre, sous et sur l'eau.
Le flux de données de Lattice se compose de données de capteurs provenant d'essaims de drones, de flux de caméras en provenance des tours de garde postées aux frontières, de données de radars et de sonars ainsi que d'images infrarouges. L'US Navy a pu se rendre compte de l'efficacité du logiciel lors d'un exercice en avril. Dix drones ont été pilotés simultanément sous l'eau et en surface sur la côte du Pacifique, au sud de la Californie.
Anduril s'est fixé pour objectif de révolutionner l'industrie de l'armement – et mise désormais sur tout un arsenal d'«armes miracles». Selon le magazine militaire «Armyecognition», l'entreprise américaine a également développé un système de vol sans pilote dénommé Ghost-X. Celui-ci aurait été testé par l'armée américaine ce printemps même. L'engin est destiné à des missions de reconnaissance, de sécurité et de protection. L'ALTIUS-700M, un missile guidé efficace surtout contre les chars, est, lui aussi, en train d'être testé actuellement.
De supporter de Trump à patron de l'armement
Avec «Anvil», Anduril construit en outre un quadricoptère qui doit permettre d'abattre les drones adverses en les percutant sans être lui-même endommagé. Enfin, une force de défense aérienne baptisée «Roadrunner» est en cours de réalisation. Cette technologie doit permettre de neutraliser des avions de reconnaissance ou des gros drones, comme le Shahed, utilisé par la Russie ou des avions de reconnaissance.
Anduril a été fondée par l'entrepreneur américain Palmer Luckey. Ce dernier avait quitté Facebook en 2017, lorsque des dons secrets à un groupe soutenant le républicain Donald Trump lors de la campagne présidentielle de 2016 avaient été découverts. Aujourd'hui, il n'a que faire de ce scandale, puisque Anduril est valorisé à huit milliards de dollars (7,3 milliards de francs).