Une vidéo montrant des policiers visés par des projectiles lundi soir à Marseille, après que leur véhicule a été violemment percuté à une intersection, a été massivement relayée sur les réseaux sociaux, notamment par des personnalités politiques locales en soutien aux forces de l'ordre.
Alors que ces policiers, qui intervenaient sur un «refus d'obtempérer», «s'extirpaient de leur véhicule renversé par le choc, une douzaine d'individus les ont pris à partie, notamment par des jets de projectiles», a détaillé sur X la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, dans un message reposté mercredi par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et assorti d'une capture d'écran de la vidéo.
La préfecture «témoigne son plein soutien» et son «admiration pour le sang froid, la maîtrise et le courage de ces policiers heureusement légèrement blessés. (...) Ceux qui les insultent et les défient seront punis», ajoute le message. Sur l'un des comptes où elle a aussi été diffusée sur Instagram, la vidéo y avait été vue près d'un million de fois mercredi soir.
Une journée normale à Marseille?
Toujours sur X, la présidente (divers droite) du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, s'est dite «choquée» par ces images où les policiers sont «insultés, méprisés à défaut d'être secourus»: «J'ai honte ce soir d'être marseillaise», a-t-elle poursuivi, partageant la vidéo qui a ensuite été vue plus de 36'000 fois.
Portant le message «Une journée banale sur Marseille», cette vidéo, dont l'une des premières occurrences retrouvées par l'AFP a été postée sur TikTok lundi soir, quelques minutes après l'accident, montre une voiture de police, gyrophare et sirène allumés, violemment percutée à un carrefour par un véhicule de couleur blanche.
Sous l'effet du choc, la voiture de police fait un tonneau avant de s'immobiliser sur le flanc gauche. Quelques secondes plus tard, deux policiers s'en extraient tandis que le conducteur du véhicule blanc vient à leur contact. A quelques mètres de la voiture accidentée montent alors des nuages de fumée, émanant visiblement de projectiles, qui entraînent la dispersion des badauds. De nombreux cris sont également perceptibles.
Le Rassemblement national au chevet des policiers
Les faits se sont produits lundi peu avant 21h00 dans le nord de Marseille, a confirmé à l'AFP une source policière, alors que la patrouille poursuivait le pilote d'une motocross ayant refusé d'obtempérer. Le député du Rassemblement national (RN) des Bouches-du-Rhône Franck Allisio s'est dit mardi sur X «écoeuré d'entendre des cris de joie, des rires et des klaxons» après l'accident des policiers: «Personne n'a voulu les soutenir ou leur porter assistance! Pire, des racailles ont voulu les passer à tabac», complète-t-il en relayant la vidéo.
«Les images de policiers percutés puis pris pour cible en pleine rue (...) sont honteuses», a estimé pour sa part mercredi le président (Renaissance) de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier, sur le même réseau social. Sans relayer la vidéo, le maire de Marseille (divers gauche) Benoît Payan a lui condamné sur X «avec la plus grande fermeté l'acte de violence qui a visé les policiers».
Aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade, selon la source policière. Rien ne laissait penser mercredi que la voiture blanche avait sciemment percuté l'équipage de police.