Un guet-apens pour la police
De nouveaux affrontements secouent un quartier sensible de France

Un guet-apens tendu aux pompiers et aux forces de l'ordre a dégénéré samedi soir dans un quartier sensible à Béziers. L'attaque a fait un blessé parmi les policiers et provoqué l'incendie d'un appartement touché par un mortier d'artifice.
Publié: 19:38 heures
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La police a été victime d'un guet-apens dans un quartier sensible à Béziers.
Photo: MARTIN LELIEVRE / POOL
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ATS Agence télégraphique suisse

Samedi soir, dans un quartier sensible de Béziers, des pompiers et des policiers ont été pris dans un guet-apens qui a dégénéré: un policier a été blessé et un appartement a pris feu après avoir été touché par un mortier d’artifice. Cet événement survient au lendemain d'affrontements similaires entre des forces de l'ordre et une centaine de personnes encagoulées et armées à Limoges, dans le centre de la France.

50 individus attendaient la police

La police comme le parquet parlent d'un piège tendu aux forces de l'ordre, dans la nuit de samedi à dimanche, dans ce quartier paupérisé de Béziers, gangréné par le trafic de stupéfiants. Les fauteurs de troubles «ont contacté eux-mêmes les pompiers pour un feu de poubelle (et) ils étaient près d'une cinquantaine, dont certains sur les toits des immeubles», à leur arrivée, a rapporté à l'AFP le commissaire Eric Agniel.

Les pompiers ont alors contacté la police, entraînant l'arrivée de plusieurs agents qui se sont retrouvés «piégés par des individus», poursuit-il. Ce qu'il qualifie d'«émeute» a finalement été stoppé à la suite de l'embrasement d'un appartement, touché par un tir de mortier d'artifice pendant ces violences. Le sinistre a totalement détruit l'appartement de 130 m2 où vivait une dame avec ses trois enfants majeurs. Une dizaine d'occupants de l'immeuble au total ont été évacués.

Des violences «inadmissibles»

Sur Facebook, la municipalité, dirigée par Robert Ménard, anciennement proche de figures de l'extrême droite française, a annoncé avoir relogé la famille sinistrée, qualifiant ces violences d'«inadmissibles». Un policier a été légèrement blessé au mollet, également par un tir de mortier, précise de son côté le commissaire Agniel.

Le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, confirme que ces événements «sont probablement en rapport avec une série d'interpellations de petits revendeurs et la saisie d'une importante quantité de stupéfiants ces derniers jours dans ce quartier».Il précise par ailleurs qu'aucune interpellation n'a eu lieu concernant ces heurts avec les policiers.

Le préfet de l'Hérault a annoncé le renfort d'une unité de CRS dans le quartier où se sont produits les affrontements pour la nuit de dimanche à lundi.

Depuis quelques années, des villes moyennes du sud de la France comme Béziers ou Nîmes, à une centaine de km à l'est, sont rattrapées par le fléau du narcotrafic, avec un niveau de violences jusqu'alors réservé à Marseille, deuxième ville de France et épicentre du narco-banditisme dans la région.

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