«Vingt-quatre personnes, dont six femmes, ont été tuées dans cette incursion des ADF» dans le village de Makugwe, en territoire de Beni au Nord-Kivu, a déclaré à l'AFP le président de la société civile locale Roger Wangeve.
Le député provincial Saidi Balikwisha, en séjour dans ce village, a lui évoqué un bilan de «23 personnes tuées». Il a plaidé pour une augmentation des «effectifs militaires bien dotés et bien équipés, bien traités» pour espérer être en mesure «d'anticiper les attaques de l'ennemi».
Enlèvements et exécutions
Selon Roger Wangeve, parmi les victimes figurent 17 personnes qui se trouvaient «dans une petite buvette où elles prenaient la bière». Les ADF «les ont toutes exécutées», a-t-il dit.
Au moins sept maisons d'habitation ont été incendiées, trois pharmacies et onze boutiques pillées, tandis que le nombre «de civils emmenés en brousse n'est pas encore connu», a ajouté Roger Wangeve. «Nous regrettons et nous nous posons la question: comment est-ce que cela peut être possible de tuer la population à quelques mètres du campement militaire?», s'est-il interrogé.
Interrogé par l'AFP, le colonel Charles Omeonga, administrateur du territoire de Beni, a indiqué que les forces armées étaient «à la poursuite de l'ennemi» qui, selon lui, s'est «caché dans la population».
Adoubé par l'EI
Les ADF, rebelles musulmans d'origine ougandaise, sont actifs dans le nord du Nord-Kivu et le sud de la province voisine de l'Ituri. Cette faction armée, l'un des groupes les plus meurtriers de l'est de la RDC, est présentée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale.
Leur dernière action d'envergure remonte au 15 janvier lorsqu'au moins quatorze personnes avaient été tuées et 63 autres blessées dans un attentat à la bombe dans une église pentecôtiste (protestante évangélique). Les ADF ont été placés en 2021 par les Etats-Unis dans leur liste des «organisations terroristes étrangères», en lien avec l'EI.
(AFP/ATS)