Crash du Boeing 787 d'Air India
Des familles des victimes se plaignent du manque de soutien de la compagnie aérienne

La tragédie d'Ahmedabad laisse les familles dans l'attente et le chagrin. Entre identification lente des corps et communication défaillante d'Air India, les proches des victimes déplorent les manquements de la gestion de la situation.
Publié: 15.06.2025 à 17:58 heures
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Certaines familles attendent depuis plus de 4 jours de recevoir une réponse de l'hôpital.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Des familles des 279 personnes décédées dans l'accident du Boeing 787 d'Air India attendaient désespérément dimanche à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l'Inde, que les corps de leurs proches leurs soient rendus. Seul un passager a survécu parmi les 242 personnes à bord du Boeing 787 d'Air India lorsqu'il s'est écrasé jeudi au décollage d'Ahmedabad, selon le dernier bilan publié samedi.

Dimanche soir, 47 personnes avaient été formellement identifiées à partir de l'ADN de leurs proches. Imtiaz Ali, qui a donné dès le jour du crash, jeudi, un échantillon ADN pour que le corps de son frère Javed soit identifié, est sans nouvelle des autorités hospitalières.

Un manque de soutien dénoncé

«Air India m'a contacté seulement hier», a expliqué dimanche après-midi Imtiaz Ali à l'AFP. Son frère est décédé dans l'accident aux côtés de son épouse et de leurs deux enfants. S'il comprend que l'identification des corps nécessite du temps, il déplore l'absence de soutien de la compagnie aérienne. 

Dimanche soir, Air India a affirmé sur X «avoir établi un contact avec les proches et les familles de tous les passagers et membres d'équipage». Selon la compagnie, plus de 400 membres de famille sont arrivés à Ahmedabad et sont assistés par nos équipes sur le terrain, précisant qu'un soignant a été affecté à chaque famille.

Air India conteste les accusations

Campbell Wilson, PDG d'Air India, a publié samedi un message vidéo sur X, affirmant que «plus de 200 aidants formés sont désormais en place, chaque famille s'étant vue assignée une aide dédiée ainsi qu'un accès au soutien psychologique et à d'autres services».

Alors que des obsèques ont déjà eu lieu, la majorité des familles attendent que le corps de leurs proches leur soit rendu après avoir été formellement identifiées à partir de l'ADN de leurs proches.

Plus de 4 jours d'attente

Rinal Christian, 23 ans, en larmes, tout comme sa mère et sa grand-mère, dans leur modeste maison, ne cache pas son amertume. Son frère Lawrence Christian, un trentenaire, faisait partie des passagers du Boeing787 d'Air India devant reliant Ahmedabad à l'aéroport londonien de Gatwick.

«Nous avons donné l'échantillon ADN, et même quand nous sommes allés là-bas (à l'hôpital), ils ont dit que cela prendrait 48 heures, mais cela fait quatre jours et nous n'avons reçu aucune réponse». La famille s'est rendue à l'hôpital 2 ou 3 fois, mais est revenue sans aucune réponse, explique-t-elle à l'AFP.

«Ils continuent à nous dire qu'ils appelleront», affirme cette étudiante pour qui son frère était, après le décès de leur père le 29 mai, désormais le seul à pouvoir subvenir aux besoins de la famille, sa mère ne travaillant pas.

En attente d'une aide financière

Le groupe Tata, propriétaire de la compagnie, a indiqué pour sa part qu'il débloquerait une aide financière de 110'000 euros (environ 103'000 francs) pour les familles de chaque victime, mais Rinal Christian n'a pas eu de nouvelles de la compagnie aérienne.

Lawrence Christian vivait avec sa femme à Londres et travaillait chez Amazon. «Que va-t-il se passer maintenant?», s'interroge-t-elle désespérée, sans pouvoir retenir ses larmes.

Suresh Patni, chauffeur à Ahmedabad, attend également que le corps de son fils soit identifié. Au moment de l'accident, Suresh venait juste de déposer l'adolescent au stand de thé que tenait son épouse, qui grièvement blessée, est toujours hospitalisée.

«Si ma femme découvre (la mort de notre fils), elle ne pourra pas le supporter. Elle a de graves problèmes nerveux à cause des brûlures, et si elle commence à pleurer, cela pourrait entraîner des complications». «J'ai déjà perdu un enfant, je ne peux pas risquer de la perdre elle aussi.»

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