La BCE met en garde dans son rapport de surveillance
Le risque de choc bancaire «n'a jamais été aussi élevé» pour les banques de la zone euro

La Banque centrale européenne alerte sur un «risque sans précédent» pour les banques de la zone euro. Dans ce contexte jugé hautement instable, elle exige qu'elles renforcent leurs défenses. Un test de résistance sera imposé aux établissements de l’Union européenne.
Publié: 19:56 heures
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Christine Lagarde, présidente du conseil de surveillance de la Banque centrale européenne (BCE) met en garde.
Photo: AP
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Nathalie Benn

Guerres, tensions politiques, inflation croissante: les banques et autres entreprises financières ne sont pas épargnées. Elles évoluent actuellement dans un «environnement particulièrement difficile», selon un nouveau rapport de la Banque centrale européenne (BCE). Il est donc d'autant plus important qu'elles soient armées au mieux contre d'éventuelles crises.

C'est ce que rappelle le conseil de surveillance de la BCE dans son examen annuel de 105 établissements financiers de la zone euro sur un ton particulièrement alarmant. Certes, les surveillants bancaires considèrent encore que les grandes banques présentent une dotation en capital et en liquidités robuste. Mais le risque d'événements extrêmes est «plus élevé que jamais».

Dans son rapport sur les risques publié lundi, l'autorité suisse de surveillance des marchés Finma a adopté un ton similaire, bien que moins dramatique. Elle met également en garde contre l'augmentation des risques géopolitiques. Au total, l'autorité définit neuf risques principaux qu'elle considère actuellement comme élevés. Trois d'entre eux ont augmenté par rapport à l'année dernière.

Des «tests de résistance» pour les banques de l'UE

Les superviseurs de la BCE exhortent leurs banques à une prudence accrue. Les conflits géopolitiques, les changements de politique commerciale, les catastrophes climatiques et naturelles, l'évolution démographique ainsi que les changements techniques rapides aggraveraient la vulnérabilité des établissements financiers.

Les banques doivent donc continuer à se renforcer face aux risques politiques et aux incertitudes, peut-on lire. Cela reste la priorité absolue de la surveillance bancaire européenne.

C'est pourquoi le conseil de surveillance met les points sur les i: un «test de résistance» est prévu pour les établissements financiers, écrit le quotidien «Bild». Les superviseurs définissent un montant de pertes d'actifs hypothétiques. Les établissements doivent ensuite présenter une stratégie pour y faire face.

  • La BCE veut laisser les exigences en matière de fonds propres inchangées

  • Ce qui est d'autant plus surprenant au vu d'un «risque de choc sans précédent» pour les banques de l'Union européenne (UE), c'est que la BCE veut laisser ses exigences en matière de fonds propres pour les banques largement inchangées pour l'année prochaine. Concrètement, les banques de la zone euro doivent donc conserver en garantie une part aussi importante de leurs fonds propres que l'année précédente. De l'argent qu'elles pourront utiliser en cas de coup dur pour amortir les pertes.

    Sur ce point, la Finma se montre nettement plus sévère. Elle veut des règles «too big to fail» plus strictes, en réaction à la reprise en urgence de Credit Suisse par UBS au printemps 2023. Afin d'éviter un tel scénario à l'avenir, les fonds propres des banques suisses doivent donc être augmentés.

    C'est pourquoi un conflit fait rage depuis longtemps entre UBS et le Conseil fédéral. La ministre des Finances Karin Keller-Sutter veut serrer la vis sur les prescriptions en matière de fonds propres pour la grande banque. Elle exige que la grande banque mette à disposition 23 milliards de dollars supplémentaires de fonds propres.

    Et cela ne convient pas du tout à son patron, Sergio Ermotti. C'est pourquoi des rumeurs circulent régulièrement sur un possible départ de la grande banque vers les Etats-Unis. Pas plus tard que lundi, le journal britannique «Financial Times» a révélé des discussions piquantes entre le président d'UBS, Colm Kelleher, et le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent, qui auraient eu lieu à huis clos ces derniers mois. Les deux hommes auraient alors discuté de plans concrets pour un déménagement du siège d'UBS aux Etats-Unis.

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