Aucun accord n'a pu être trouvé
Organisée en Colombie, la COP16 sur la biodiversité se termine sur un échec

L'évènement s'est terminé sur une note sombre ce samedi à Cali. Aucun accord n'a été trouvé sur financement de la feuille de route que l'humanité s'est fixée pour stopper la destruction de la nature d'ici 2030.
Publié: 02.11.2024 à 16:59 heures
|
Dernière mise à jour: 02.11.2024 à 17:14 heures
Partager
Écouter
La ministre de l'Environnement et du Développement durable de Colombie, Susana Muhamad, prononce un discours lors de l'inauguration de la COP16.
Photo: KEYSTONE
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Les négociations ont été suspendues au matin par la présidente colombienne du sommet. Susana Muhamad a constaté avoir perdu le quorum des délégués, partis attraper leur avion après une nuit blanche en plénière.

«C'est fini», a-t-elle déclaré à l'AFP, depuis la tribune où elle se congratulait avec ses équipes malgré l'échec des négociations cruciales sur le financement et sur un mécanisme de suivi, censé assurer que les pays remplissent leur engagements pris il y a deux ans à Montréal pour sauver la nature.

Plusieurs décisions

Susana Muhamad se félicite en revanche d'avoir obtenu l'adoption de décisions dont elle avait fait sa priorité: un statut renforcé pour les peuples autochtones dans les COP biodiversité, un texte sur la reconnaissance des «afrodescendants», et la mise en oeuvre d'un fonds multilatéral.

Ce dernier vise à partager avec les pays en développement les bénéfices réalisés par des entreprises grâce au génome numérisé de plantes et animaux de leurs territoires.

Ce samedi, après plus de dix heures d'âpres débats nocturnes, les pays venaient enfin d'aborder le sujet le plus explosif de la conférence: comment atteindre d'ici 2030 l'objectif de porter à 200 milliards de dollars par an les dépenses mondiales pour sauver la nature, dont trente milliards d'aide des pays riches.

Positions figées

Pour y parvenir, la présidence colombienne présentait une feuille de route incluant la création d'un nouveau fonds pour la nature, ce que refusent les pays riches, hostiles à la multiplication des fonds multilatéraux d'aide au développement.

Comme attendu, la prise de parole du Brésil, premier soutien de la Colombie, en réponse à celles de l'UE, du Japon et du Canada, a dévoilé des positions toujours aussi figées après douze jours de sommet. Le Panama a alors demandé à la présidence colombienne de vérifier le quorum. Celui-ci n'étant plus rempli, c'est la raison qui a été invoquée pour suspendre la plénière de clôture.

«Bien sûr cela rend plus faible et plus lent le potentiel» du processus onusien, censé remédier à la crise de la nature qui menace la prospérité de l'humanité, a déclaré Susana Muhamad. «Le gouvernement colombien s'est beaucoup mobilisé (...) le peuple colombien a tout donné, (...) mais au final, cela dépend des parties et du processus de négociation», a-t-elle justifié, au bord des larmes.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus