Assaillants arrivés par dizaines à moto
Au moins 63 morts dans une attaque de jihadistes au Nigeria

Une attaque jihadiste dans le nord-est du Nigeria a fait au moins 63 morts, dont 5 soldats. Le gouverneur de l'État de Borno a confirmé le bilan de cette violence survenue vendredi soir à Darul Jamal, une ville frontalière avec le Cameroun.
Publié: 06.09.2025 à 22:06 heures
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La zone est connue pour être sous le contrôle du commandant de Boko Haram. (Image d'illustration)
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Des jihadistes ont tué au moins 63 personnes lors d'une attaque vendredi soir dans une ville du nord-est du Nigeria, a indiqué le gouverneur de l'Etat de Borno. Les violences ont eu lieu dans la ville de Darul Jamal, qui abrite une base militaire à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, dans une zone ravagée par les attaques jihadistes. Babagana Zulum, le gouverneur de l'Etat de Borno, a indiqué que cinq soldats figuraient parmi les victimes tuées, un chiffre confirmé à l'AFP par une source sécuritaire.

«A ce stade nous confirmons la mort de 63 personnes, civils et militaires confondus», a-t-il ajouté. De précédents bilans faisaient état de 55 à 64 morts. Bien que la violence jihadiste ait diminué au Nigeria depuis l'époque des pires affrontements avec le groupe Boko Haram en 2013-2015, des rebelles, notamment du groupe dissident Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), continuent de lancer des attaques dans les régions rurales du nord-est.

Des témoins ont raconté que l'attaque avait commencé dans la soirée, les assaillants arrivant par dizaines à moto, tirant avec des fusils d'assaut et mettant le feu aux maisons. «Ils sont arrivés en criant et en tirant sur tout ce qui bouge», a raconté Malam Bukar, qui s'est enfui dans la campagne avec sa femme et ses enfants.

«Des corps partout»

«Quand nous sommes revenus, il y avait des corps partout», a-t-il ajouté. Beaucoup des victimes étaient des familles récemment arrivées d'un camp de personnes déplacées à Bama, que les autorités ont fermé cette année. «Le gouvernement nous a dit qu'on serait en sécurité ici», a dit Hajja Fati, une mère de famille qui a perdu son frère dans l'attaque. «Maintenant nous enterrons nos proches à nouveau», a-t-elle ajouté.

La zone est connue pour être sous le contrôle du commandant de Boko Haram Ali Ngulde. Une source sécuritaire a affirmé à l'AFP qu'il avait mené l'attaque. Un porte-parole de l'armée n'a pas répondu à une demande de commentaire. L'armée de l'air a cependant publié un communiqué dans des médias locaux, affirmant voir tué une trentaine de «terroristes» qui avaient engagé un combat avec les forces nigérianes dans cette ville également connue sous le nom de Dar-El-Jamal.

Boko Haram mène une insurrection sanglante dans le nord-est du Nigeria depuis 2009 pour y instaurer un califat, un combat qui a fait environ 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés. L'Iswap et Boko Haram ont récemment intensifié leurs attaques contre les bases militaires, notamment dans l'Etat de Borno, épicentre du conflit jihadiste lancé en 2009.

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