La tension monte
L’Arabie saoudite lance une nouvelle opération militaire au Yémen

Des frappes aériennes ont visé des cargaisons d’armes et de véhicules dans le port d’al-Mukalla au Yémen, annonce mardi la coalition saoudienne. Ces actions interviennent après des affrontements avec les séparatistes soutenus par les Emirats arabes unis.
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite avait été créée en 2015 pour apporter son soutien au gouvernement yéménite.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

La coalition menée par l'Arabie saoudite a annoncé mardi une «opération militaire» au Yémen, selon un médiat d'Etat du royaume, quelques jours après que Ryad a prévenu qu'il soutiendrait le gouvernement yéménite face à toute action armée des séparatistes. «La coalition demande aux civils d'évacuer immédiatement le port de Mukalla», a rapporté l'agence de presse saoudienne, précisant que cette mesure visait à protéger la population «durant l'exécution d'une opération militaire».

La coalition avait prévenu samedi qu'elle riposterait à toute action militaire des séparatistes au Yémen, les appelant à se retirer «pacifiquement» des provinces récemment conquises. Ces annonces interviennent après des frappes sur des positions des séparatistes, qui les avaient imputées au voisin saoudien, allié du gouvernement yéménite.

Armes et véhicules ciblés

La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a déclaré avoir ciblé des cargaisons d'armes et de véhicules au Yémen, qui avaient été débarqués de bateaux en provenance des Emirats arabes unis, a rapporté mardi l'agence de presse officielle saoudienne.

«En raison des risques et de l'escalade que représentent ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat qui avaient été déchargés des deux navires dans le port d'al-Mukalla», a rapporté l'agence SPA.

Tensions accrues

Soutenu par les Emirats arabes unis, le mouvement séparatiste du Conseil de transition du Sud (STC) s'est emparé ces dernières semaines de vastes portions de territoire notamment dans l'Hadramout, sans rencontrer de grande résistance. Et ses partisans l'appellent à rétablir un Etat dans le sud du Yémen, où une République démocratique et populaire a été indépendante entre 1967 et 1990.

Dans ce contexte tendu, le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale a demandé vendredi à la coalition militaire de prendre des «mesures» pour le soutenir. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait appelé vendredi à la «retenue», tout en évitant de prendre parti entre l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux partenaires clés de Washington. Ces nouvelles tensions pourraient fragiliser davantage encore le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, au coeur de rivalités régionales.

Un conflit a éclaté en 2014 entre d'un côté, le gouvernement et ses alliés, dont le STC, et de l'autre, les rebelles houthis pro-iraniens, faisant des centaines de milliers de morts, morcelant le pays et provoquant l'une des pires crises humanitaires au monde. Une trêve conclue en 2022 est globalement respectée. La coalition dirigée par l'Arabie saoudite, rivale de l'Iran, avait été créée en 2015 pour apporter son soutien au gouvernement yéménite.

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